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Les dernières carrières de pierres dorées (1/2)

La carrière de pierres dorées au hameau dit de Bonave près de Theizé est l'une des dernières exploitées dans la région.

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Les dernières carrières de pierres dorées (1/2)

Pourtant en Beaujolais le potentiel de gisement existe encore. "C’est leur accès qui pose problème ou alors des maisons se sont construites à côté", délivre Fabrice Molina, tailleur de pierres installé à Pouilly-le-Monial et qui exploite officiellement cette carrière. "La pierre est tombée en désuétude et beaucoup de carrières servent maintenant de remblais", observe-t-il.
Son activité d’exploitant a nécessité au préalable des démarches administratives longues, une autorisation devant être dispensée par la préfecture. "J’ai mis quatre ans pour constituer mon dossier, il a fallu que je m’accroche", souligne Fabrice Molina. Il a pu obtenir le droit d’extraire en 2009 et ce jusqu’en 2024 à raison de 100 m3 par an, il compte ainsi exercer ce métier jusqu’à sa retraite. Un travail qu’il juge dur mais passionnant.

Les volumes de pierres de la carrière anciennement nommée Vapillon sur la commune de Theizé sont extraits par un sous-traitant avec une pelle mécanique, aucun tir par explosifs n’est effectué. Sur le chantier, les pierres sont entassées et rangées selon leur utilisation : enrochement (gros volumes), aménagement paysager, rénovation de maison, etc. "La pierre de taille est la plus valorisée, je les dimensionne, je les débite et les taille à Pouilly, explique Fabrice Molina. Elles servent à faire des encadrements de fenêtres, des marches d’escaliers, des colonnes. La plupart de mes clients sont des personnes qui veulent faire des modifications dans leur maison et par là même apporter un embellissement.

Nous doublons aussi les façades pour donner un aspect en pierres dorées." Transformation de bâtiments existants et rénovation sont les domaines où le jeune artisan a le plus de commandes. Fabrice Molina fournit également de la pierre à bâtir pour de l’aménagement paysager. Il fait ce qu’on appelle de l’enrochement : de gros blocs de pierres dorées servent de décoration paysagère et permettent parfois de retenir un terrain. "Nous essayons de valoriser tout ce qui est extrait de la carrière, souligne-t-il. Nous avons beaucoup de demandes pour habiller des façades, notamment de la part des collectivités. La salle de spectacles le Lissiaco à Lissieu est l’un des exemples."

Les maisons en pierres dorrées caractérisent l'architecture Beaujolaise

Si les maisons en pierres dorées constituent l’une des caractéristiques de l’identité du Beaujolais, force est de constater qu’aucune maison n’est aujourd’hui bâtie entièrement avec ce matériel. "Cela coûterait très cher, expose Fabrice Molina. C’est regrettable mais pour les raisons que j’ai exposées précédemment, c’est carrément impossible." En nous faisant visiter la carrière de Bonnave, Fabrice Molina revient sur le passé en nous montrant un petit tunnel dans lequel circulaient de petits convois de pierres dorées. "Avant les wagons allaient jusqu’à cette carrière et celle-ci était reliée au chemin de fer beaujolais. Nous étions en 1852…"

Dans quelques années, qui prendra le relais pour exploiter une carrière ? La question se pose déjà. Mais pour l’instant il n’y a pas de candidats.

Laurence Chopart



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