Même en chantant, les greffiers du tribunal de Villefranche ne décolèrent pas. Ce mardi 19 septembre, c'est devant le Palais de justice de la ville qu'ils ont manifesté pour la troisième fois, une semaine après leur précédente mobilisation.
En présence de plusieurs avocats, venus exprimer leur soutien aux greffiers, ainsi que de la présidente du tribunal correctionnel de Villefranche, France Rouzier, et de la procureur Laetitia Francart, un des agents caladois a prononcé une tribune de cinq minutes sur leurs revendications et leur situation, avant que tous n'entonnent une série des chansons parodiées, notamment à l'encontre d'Éric Dupond-Morreti, le ministre de la Justice. Ils ont ensuite pendu leurs robes sur les grilles du Palais de justice de Villefranche, comme symbole de protestation.
"Nous sommes malheureusement contraints de poursuivre le mouvement, car force est de constater, après les deux premières réunions de négociations au ministère de la Justice, que les propositions de la direction des services judiciaires sont pour l’heure nettement insuffisantes", annonce le greffe caladois.
Des propositions encore insuffisantes, "en décalage complet"
Mercredi dernier à Paris, les organisations syndicales (FO, CGT, Unsa et CFDT) avaient rencontré la direction des services judiciaires, sans que les propositions formulées n'aient pu aboutir. Sur le statut, le ministère de la Justice s'oppose au passage de l’ensemble du corps des greffiers en catégorie A et a proposé la création d’un nouveau corps de catégorie A comme débouché pour une partie seulement des greffiers, "sans qu’on en connaisse les missions, les conditions d’accès ou la volumétrie", complète Chloé Sol, représentante du greffe caladois. Sur la rémunération aussi, le blocage se poursuit entre organisations syndicales et services judiciaires.
"Ces propositions nous semblent en décalage complet avec les avancées obtenues récemment par d’autres corps du ministère de la Justice, comme le passage des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation en catégorie A en 2021, pour l’ensemble du corps et à missions équivalentes, le passage des surveillants pénitentiaires en catégorie B en 2023 et l'augmentation de 1 000 euros par mois pour l’ensemble des magistrats, versée à partir d’octobre 2023… soit 10 fois plus que le montant maximal d’augmentation proposé aux greffiers !", interpelle Chloé Sol.