Comme un air de rentrée sociale avec, en toile de fond, un ciel gris et les premières pluies consécutives à la vague caniculaire qui a frappé le pays. C'est tous parapluies dehors, vendredi 25 août, que les salariés du pôle enfance de l'Agivr ont manifesté devant l'institut médico-éducatif de Villefranche, rue Gantillon.
Un peu moins d'une trentaine de personnes de ce service qui accompagne les jeunes en situation de handicap et qui portaient de multiples revendications à l'occasion de cette journée de réunion de l'institution. Ces derniers dénoncent l'opacité managériale, la dégradation du niveau de diplôme, les inquiétudes concernant les projets, les questions financières et les conditions de travail.
"On parle d'accueil d'enfants en situation de handicap donc c'est quelque chose d'important, a rappelé Etienne Allombert, conseiller municipal d'opposition à Villefranche et qui avait revêtu son habit de syndicaliste de la CGT. On ne leur donne pas les moyens alors qu'il s'agit d'une association de parents, ce que je trouve surprenant en tant que responsable politique. L'association ne respecte pas les salariés et il y a du coup des risques de maltraitance des publics accueillis. C'est pour ça que c'est important de les soutenir."
Démissions en cascade
Cette situation étonne les manifestants qui évoquent la "bonne santé financière" de l'association. "C'est avant tout un problème de management délétère, dénonce pour sa part la représentante CGT Santé et action sociale, Firouze Kherra. Ça ne date pas d'aujourd'hui puisque ça fait quatre ans qu'on subit ça et qu'on se mobilise. Ils en ont marre des communications descendantes. Ils apprennent toujours au dernier moment quand une directrice part et est remplacée par une autre personne."
Une absence de transparence à laquelle s'ajoute le manque de personnel qualifié, ce qui entraîne "de la souffrance" pour les salariés. "En 2022, on a eu une centaine de démissions sur l'association, dénonce Firouze Kherra. Ce serait anecdotique si ça n'avait pas déjà été le cas l'année d'avant."
Au total, l'Agivr compte 340 salariés en CDI. Et si le groupe aurait besoin d'une centaine de salariés supplémentaires, le pôle enfance, lui, nécessiterait en nécessiterait une vingtaine selon la syndicaliste. Côté conditions de travail, la CGT dénonce, pêle-mêle, des écrits réalisés sur des tables d'enfants de la part des salariés ou encore le cas d'un bureau aménagé dans une salle de bain.
L'ensemble des pôles de l'Agivr serait touché par une dégradation. Cet été encore, le pôle soins était en mode dégradé pour la deuxième année consécutive. "Ils ont remercié une partie des intérimaires qui connaissaient bien la structure pour embaucher des mineurs", dénonce Firouze Kherra.
Des engagements pour la direction
Une délégation espérait vendredi pouvoir être reçue par la direction générale et la présidente, ce qui n'a pas été le cas. Seul le directeur du pôle enfance, Antonio Teixeira, a accepté une réunion selon nos informations. Ce dernier s'est engagé sur une meilleure communication autour du fonctionnement du pôle et sur les temps de réunion, avec des débats pour traiter des sujets spécifiques.
Les moyens matériels devront être remontés de manière globale. Une réflexion autour de la création un pool de remplaçants est lancée pour pallier le taux d'absentéisme.
Ce dernier n'est pas de l'autorité du directeur du pôle enfance. Ce dernier point sera mené par la CGT lors des négociations annuelles obligatoires.