Parents de deux jeunes enfants, les conjoints avaient rompu leur vie commune après un épisode de violences commis le 13 août 2022 qui avait valu à la conjointe une ITT de trois jours pour diverses ecchymoses et un trouble d’anxiété. Pour autant, ils étaient restés voisins et l’ex-conjoint détenait même les clés de l’appartement de la victime pour des raisons d’ordre domestique.
La situation était stabilisée et un accord amiable avait été trouvé pour la garde des enfants. Mais ce qui a mis le feu aux poudres, selon toute vraisemblance, c’est que l’ex-conjointe avait trouvé un nouveau compagnon. À l’aide des clés de l’appartement, l’ex-conjoint s’était, sans y être invité, introduit le 3 mars au domicile de la victime où, sous les yeux du nouveau compagnon, il avait violemment jeté à terre un téléphone portable. Deux jours plus tard, il était revenu pour ramener les enfants. Au gré des reproches mutuellement prononcés, il avait giflé sous leurs yeux la mère de ses enfants.
"Elle ne répondait plus à mes messages"
Le conjoint violent a comparu le 7 mars devant le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône pour répondre de ces faits de violences et la violation du domicile de son ex-conjointe. Il a très calmement, en présence de la victime en pleurs, expliqué qu’elle ne répondait plus à ses messages et qu’elle accueillait chez elle un homme, contrairement à leur accord à ce sujet. "Je suis entré chez elle le 3 mars pour aller dans la chambre des enfants car il y avait quelqu’un dans l’appartement".
Quant à l’épisode du dimanche 5 mars, "j’avais ramené les enfants un peu plus tôt que prévu". Après que le président a rappelé la personnalité du prévenu, "fragile aux tendances narcissiques, selon une expertise psychiatrique", l’avocate de la victime a précisé qu’une audience devant le juge des affaires familiales était programmée au mois de septembre et a demandé le renvoi de l’affaire sur intérêts civils compte tenu de l’importance du préjudice psychologique chez sa cliente.
La défenseure du prévenu a stigmatisé les incohérences de la procédure, notamment un procès-verbal d’audition de témoin pendant le déferrement de son client et a estimé contre-productif une interdiction de contact entre des parents appelés à partager le droit de garde de leurs enfants.
Le tribunal a condamné le prévenu à une peine de quatre mois d’emprisonnement avec sursis probatoire. Il lui est interdit de paraître au domicile de son ex-conjointe et d’entrer en contact avec elle. Il devra participer à un stage de prévention des violences intrafamiliales, le tout avec exécution provisoire. La partie civile est reçue et ses intérêts civils seront appréciés à l’audience du 5 septembre prochain.