AccueilACTUALITESViticultureMaison Marion : "La bio doit rattraper son retard"

Maison Marion : "La bio doit rattraper son retard"

Engagée dans la collecte et la transformation de céréales bio, la Maison Marion, à Saint-Jean-sur-Veyle, reste confiante malgré un marché du bio chahuté.
Julien-Boris Pelletier, la cinquième génération à la tête de l’entreprise.
(© Aletheia Press/C Dalsbaek) - Julien-Boris Pelletier, la cinquième génération à la tête de l’entreprise.

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Il y a une dizaine d’années, Julien-Boris Pelletier, la cinquième génération, a repris progressivement les rênes de l’entreprise familiale, la Maison Marion, installée à Saint-Jean-sur-Veyle. Il sera rejoint, cet été, par son frère Hugo pour gérer deux structures. « Aliments Marion » et « Moulin Marion meunerie » recouvrent les activités de meunerie, de nutrition animale, la collecte, le développement des filières agricoles et le négoce en agrobiologie. La Maison Marion emploie une cinquantaine de personnes et réalise un chiffre d’affaires d’environ 27M€ en 2022.

Déséquilibre du marché

Maria Pelletier, mère des Julien-Boris et Hugo, et dirigeante de l’entreprise à partir de 1983, est une militante écologiste reconnue. Elle a naturellement orienté les activités dans une démarche durable, basée sur les produits issus de l’agriculture biologique. Ainsi, toutes les céréales sont d’origine française, en grande majorité régionale. Panneaux photovoltaïques et granulés bois sont utilisés comme source d’énergie. Par ailleurs, l’entreprise est attentive à développer des relations équilibrées avec les agriculteurs et les artisans.

Mais aujourd’hui, la Maison Marion, qui connaît un développement régulier depuis quarante ans, doit faire face à un marché déstabilisé. Crise sanitaire, guerre en Ukraine et inflation ont pesé sur le budget des ménages. « Cela a freiné le bio qui n’a pas bénéficié de communication, à la différence du Label Rouge par exemple » poursuit le chef d’entreprise. Une différence qui lui semble injustifiée en pratique. « Le cahier des charges du Label Rouge est pour ainsi dire vide. Le consommateur est trompé sur la marchandise. Le bio s’est laissé distancer et doit rattraper son retard, ce qui prendra un ou deux ans ».

(© Aletheia Press/C Dalsbaek)

Rattraper le retard

En parallèle de cette baisse de consommation, les récoltes céréalières ont été particulièrement abondantes. Un effet conjoncturel qui devrait s’effacer progressivement. Malgré tout, Julien-Boris Pelletier reste optimiste, constatant les parts de marché déjà prises par le bio. « Le bio est en souffrance seulement depuis un an post-covid, rappelle-t-il. Mais en revenant en arrière, dans les dix dernières années, le secteur a connu une progression de 10 à 20 % de la consommation. Le public a été de plus en plus réceptif et les produits se sont développés. » Alors bien sûr, en période d'inflation la différence de coût avec les produits issus d'une agriculture conventionnelle peut peser. Mais là encore Julien-Boris Pelletier est confiant : « L’impact du conventionnel sur la santé, sur l’environnement coûte cher. La vraie valorisation d’un produit bio, finalement, le rend compétitif et durable. Nous sommes complètement optimistes quant à l’avenir de la bio ! »

Pour Aletheia Press, Christel Dalsbaek

Un développement continu

- 1999 : création d’une usine de nutrition animale 100% bio
- 2008 : nouveau moulin pour la farine panifiable
- 2017 : création d’un moulin à graines sans gluten et d’un site de stockage
- 2020 : fabrication de semoule de blé dur

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