Un mouvement national des agriculteurs a été déployé dans tout le pays, ce mardi 21 février. Ce sont les agriculteurs de l’Ain, du Rhône et de l’Ardèche qui sont venus manifester à Lyon. Une journée organisée à l'initiative de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles du Rhône (FDSEA 69), de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes) et des Jeunes agriculteurs.
Dès 9 h, des cortèges de tracteurs sont partis de La-Tour-de-Salvagny, Brignais, et Beynost (Ain). En fin de matinée, les agriculteurs se sont tous rejoints devant la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) dans le 6e arrondissement de Lyon.
Le cortège composé de 80 tracteurs, d’après la FDSEA, s’est ensuite dirigé vers la préfecture. Devant la Dreal sur le quai Victor-Augagneur face à la préfecture, des bennes de déchets végétaux ont été déversées.

"On ne veut pas d’interdiction sans solutions", lancent les agriculteurs d'Auvergne-Rhône-Alpes
Elise Michallet, secrétaire générale de la FDSEA du Rhône, et Adrien Bourlez, président de la FDSEA du département de l’Ain, expliquent que l’objectif principal est "d’interpeller l’État" sur deux grandes problématiques.
D’une part, les normes imposées par l’Etat sur les pesticides, l’eau et les espaces naturels ne sont pas pris en compte dans l’économie de marché. Le président de la FDSEA de l’Ain explique : "Aujourd’hui, on va nous empêcher de produire avec certains outils, par contre on ne va pas interdire d’introduire sur le marché alimentaire français des produits qui utilisent ces procédés-là. Ce qu’on dénonce, ce ne sont pas les normes, mais c’est la distorsion de concurrence en défaveur de la rentabilité économique de la ''ferme France''."
Le deuxième enjeu majeur de cette revendication, c’est l’application de la loi EGAlim, qui a été créée par le ministre de l'agriculture il y a deux ans et qui n’a toujours pas été mise en application. Cette loi vise à un rééquilibrage des relations commerciales producteurs-grande distribution. Adrien Bourlez dénonce la grande distribution qui "se permet de ne pas répercuter forcément les hausses des notamment aux surcoûts énergétiques".
La communauté de communes de la Vallée du Garon soutient l'agriculture locale
La filière de l’agriculture française en danger ?
D’après le président de FDSEA, aujourd’hui en France, près 25 % des agriculteurs ont plus de 60 ans, "il faut donc trouver un modèle économique pour permettre à de jeunes agriculteurs de s’installer pour nourrir la France."
Pour Jacky, agriculteur de la Drôme, le problème est que la filière n’est plus soutenue et que les contraintes, se multiplie : "L’agriculture n’est plus reconnue et ça ne date pas d’hier, j’ai fait beaucoup de manifestations, mais aujourd’hui on y croit de moins en moins", précise le producteur de 63 ans.
Pour clore la manifestation, une délégation des Jeunes agriculteurs et de la FDSEA a été reçue à 14 h par la préfète Fabienne Buccio, en présence de représentants de la Région, de la Dreal et de la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draf).