C'est donc à Mâcon, dans cette dernière enceinte visitée deux saisons durant, le stade Pierre Guérin, que l'une des figures marquantes du football régional, ce pays Beaujolais qui a été le sien et où il a fondé sa famille, que Maxime Jasse, s'apprête à fermer sa page de joueur, ce samedi à 18h00, contre la réserve du FC Sochaux, comme on dit au revoir à un univers qui restera sa demeure principale, la maison de toutes les émotions qu'une vie dédiée au foot peut offrir. A 35 ans, il a donc décidé de ne pas aller plus loin, le corps, comme souvent, ayant donné des envies répétées de passer à autre-chose, sans que lui-même ne délivre des tonnes de regrets à ceux qui lui demandaient encore cet hiver, si la possibilité d'ajouter une saison de plus, en N2, n'allait pas lui manquer.
Avec le FCVB, ses plus belles heures
Le public de Saône-et-Loire aura donc été le dernier à suivre ces dernières courses, sa grinta légendaire, et sans doute mesuré pourquoi, après avoir poussé à Auxerre, là où une carrière professionnelle l'attendait après y avoir grimpé les échelons en jeunes, brillant en sélection, il sera revenu de ses années de formation en Bourgogne pour goûter au Beaujolais, dix ans durant, en joueur phare du FCVB, au cœur des plus belles aventures du club caladois – montée en National en 2018, 8e-de-finale de coupe de France face au PSG en 2019, barrages de montée en Ligue 2 contre Niort au printemps 2021 – en étant toujours en première ligne pour défendre tous les groupes au sein desquels il était écouté, respecté.
"J'ai hâte d'arrêter mais bizarrement j'ai pas trop envie d'être à samedi"
Place à la suite, désormais. Fidèle au président du club mâconnais, Alain Griezmann, il intégrera l'UFM et son staff auprès du coach Romain Paturel avec qui il travaille déjà à la constitution du futur effectif de N2, ce niveau acquis depuis quelques journées déjà. L'entrée dans un nouveau monde qui ne l'effraie, parce qu'il a déjà commencé à y poser ses marques. Alors, avant Sochaux, samedi, le dernier match du reste de sa vie, on lui a demandé ce qui trônerait dans sa mémoire. Il a glissé ceci, en riant, comme toujours : "J'ai hâte d'arrêter mais bizarrement j'ai pas trop envie d'être à samedi". Il faudra bien s'y faire, pourtant. Sur un terrain, le point final n'a jamais été aussi proche, au bout d'une carrière marquée par un seul mot à son endroit : LA générosité. Maxime Jasse.
Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse