Très grosse déception pour la municipalité, les organisateurs et les visiteurs passionnés de chevaux ! La préfecture de l’Ain a interdit la vente des chevaux à la corde car les vendeurs ne pouvaient pas fournir leurs carnets de vaccination.
Les équidés ont donc dû repartir. La règlementation est nationale et appliquée drastiquement dans l’Ain, territoire accueillant de nombreux chevaux. D’après certains témoignages, cette règlementation ne serait pas appliquée dans d’autres départements.
Philippe Prost, maire de Montmerle-sur-Saône, était bien sûr déçu et solidaire de tous les visiteurs et acheteurs potentiels : "Comment informer le très nombreux public déjà présent dans les rues de la commune ? Il reste heureusement la foire marchande et les animations. Essayons de positiver en se disant que cette décision est une garantie de qualité".
Un beau succès populaire malgré cet imprévu
Beaucoup de visiteurs se sont déplacés. Ils ont pu déambuler dans les rues en quête de bonnes affaires auprès de la centaine de marchands forains qui étaient présents et se restaurer grâce aux nombreuses buvettes.
La démonstration de bûcherons sportifs a attiré également beaucoup de monde. Les enfants ont quant à eux apprécié les jeux, la mini-ferme et les balades en poney. La fanfare des Chaussures blanches de Belleville a également animé le centre-ville en déambulant dans les rues.
Faut-il encore appeler cet évènement foire aux Chevaux ?
Lors de son discours d’inauguration en présence de Patricia Chmara, conseillère départementale, et Jérôme Buisson, député, Philippe Prost, maire de la commune, se pose ouvertement la question. Le premier édile a rappelé la joie de tous le 3 septembre 2022 à l’occasion du retour de la foire aux chevaux après deux années d’interruption en raison du covid.
La déception est d’autant plus grande aujourd’hui de constater l’absence des chevaux. Cette manifestation repose sur deux piliers, le festif et le marchand. Les changements de règles dans le négoce et la montée du commerce électronique ont modifié la nature de la foire.
À cela s’ajoute le dérèglement climatique qui met en péril les spectacles équestres. Depuis 2022, la carrière dédiée aux chevaux n’a pas pu être installée à Montmerle en raison des restrictions d’eau.
Philippe Prost précise : "Ces évolutions défavorables interrogent sur l’identité de l’évènement. Le débat est lancé et risque d’être vif. L’enjeu est important pour la commune organisatrice. Quelles orientations prendre ?". La commune assume les dépenses de la foire sur ses seuls deniers.
Afin de la perpétuer pour la prochaine décennie, le concours des habitants prêts à s’engager apparaît indispensable. En raison de la crise Covid, le désengagement d’anciens partenaires a tari les apports financiers.
Le premier édile conclue : "Ce débat s’ajoute à plusieurs sujets actuels tels que le développement démographique et urbain de la commune ainsi que le devenir du site du camping. En attendant, la 416ème édition de la Foire aux Chevaux affiche un esprit de résistance pour les élus et les agents engagés. En 2022, j’avais évoqué un esprit de résilience".