Réunis en conseil communautaire, mercredi 12 juillet, les élus de la Communauté d'agglomération de l'Ouest Rhodanien ont voté une motion, en soutien aux maires et élus des communes, "dont l’engagement quotidien mérite d’être mieux reconnu".
Ils demandent à l’État et au Parlement "de prendre des mesures fortes en termes de prévention, d’alerte et de suivi des plaintes, comme de sanction, afin de mieux protéger les élus locaux dans l’exercice de leur mandat". L'allégement et la simplification des normes, "pesant sur les collectivités territoriales et leurs élus", font également partie de leur demande, tout comme la liberté et les moyens d'agir dans le cadre d'une véritable décentralisation.
Cette motion des élus de la Cor intervient dans un contexte difficile pour les élus municipaux et les maires. Depuis 2020, selon l'association des maires de France (AMF), 4 000 élus ont démissionné, dont 1 300 maires. " Ces chiffres constituent des records et révèlent un malaise largement partagé par les élus de proximité. Si le département du Rhône semble moins touché par cette tendance, avec, depuis trois ans, quatre maires démissionnaires sur 267 et près de 250 adjoints et élus municipaux sur 5 200, il n’y échappe pas pour autant", indiquent les élus de la Cor dans cette motion.
"La décentralisation régulièrement invoquée par le président de la République prend la forme d’une recentralisation dans les faits"
Ils pointent du doigt la "progression des violences physiques et verbales envers les élus", citant en exemple l'incendie du domicile du maire de Saint-Brévin-Les-Pins le 22 mars, et la mairie de Grandris qui a fait l'objet de projections de fumier à deux reprises.
Dans leur viseur également, "l'inflation démente des réglementations" et "un manque de confiance de la part de l'État dans la conduite des affaires communales. La décentralisation régulièrement invoquée par le président de la République prend la forme d’une recentralisation dans les faits. Privés des leviers financiers et fiscaux nécessaires à leurs actions, les élus locaux ont l’impression d’être parfois assimilés à des agents de l’État sans latitude dans la prise de décision."