Si le flou règne toujours autour du protocole sanitaire exigé par Jean-Michel Blanquer (lire notre édition papier de ce jeudi 12 novembre), une mesure fait néanmoins l'unanimité contre elle, le port du masque pour les élèves à partir de 6 ans. "C'est très compliqué à mettre en place : les enfants le portent mal, avoue Anne, animatrice en périscolaire. Et ils se plaignent que ça les empêche de respirer, surtout lorsqu'ils courent et jouent."
Une opinion partagée par Amélie, maman de deux élèves de primaire. "Ça me fend le cœur de leur demander de porter le masque toute la journée alors que moi même je n'ai pas à le faire ! J'ai honte quand je pense aux souvenirs qu'ils vont conserver de leur enfance."
D'après Laetitia, ça pourrait même "causer des difficultés de développement du langage car l'enfant a besoin de voir les adultes lorsqu'il apprend à lire, à écrire notamment…"
"Un protocole exagéré"
Pour Antigone, "c'était encore un plaisir d'amener nos enfants à l'école hier. Aujourd'hui, c'est un poids sur le cœur chaque matin... Les déposer, les voir se tourner vers nous pour la bise du matin et ne pas pouvoir le faire. Partir le cœur gros en les voyant disparaître derrière un masque parfois plus grand que leur visage..."
Même opposition pour Marie : "Je pense qu'avec toute la bonne volonté de bien faire de la part des encadrants scolaires, leur jeune âge fait qu'ils touchent souvent leur masque, l'enlèvent parfois pour respirer un peu librement... Au final, des "failles" naturelles et inévitables qui me font penser que c'est une énorme contrainte pour peu d'efficacité."
Depuis le 2 novembre, les filles de Sabrina, scolarisées à Frans, se disent "stressées et à fleur de peau. Le masque les gêne, leur donne mal à la tête. Les enfants doivent le porter également dans la cour de récréation, cour qui est divisée en plusieurs parties pour rassembler les élèves par classe. (…) Maintenant les enfants à partir de 6 ans, suite à un arrêté de la préfète de l'Ain, doivent porter aussi le masque à 50 m2 autour de l'école. Nous n'en ferons rien. Il y a trop d'aberration, d'abus et de non-respect de l'enfant".
Un coût indéniable
Au-delà de l'aspect éthique et moral, cette mesure a aussi eu un impact financier sur les familles. "Pour respecter les consignes, nous avons acheté en urgence quatre masques en tissu à la pharmacie, 4,9 € pièce, explique Patrice. Merci la solidarité en temps de crise ! Certains en profitent pour s'en mettre plein les poches ! Résultat : un masque perdu le premier jour, une perte de repères visuels sur les relations humaines, les sourires... Et tout ça pour quoi ?"
T.F.