Le Scot, pour Schéma de cohérence territoriale, document de planification à long terme de ce que deviendra le territoire beaujolais, est en cours de redéfinition depuis 2019. Redéfini, il sera applicable pour les 20 prochaines années.
Sa fonction, définir la stratégie et les modalités du développement du territoire, dans le respect des évolutions réglementaires. Ses incidences majeures au niveau local sont l'encadrement des droits à construire, tant en nombre de logements que pour leur lieu d'implantation, et la capacité des communes à accueillir des professionnels.
Les élus ont prévu parmi d'autres modalités une phase de concertation avec les habitants sous forme de quatre réunions dans les quatre intercommunalités qui composent le Pays Beaujolais et forment le périmètre du Scot.
À Beaujeu, pour la première des quatre rencontres, chacun des quatre présidents était présent, Pascal Ronzière pour la Communauté d’agglomération Villefranche Beaujolais Saône (CAVBS), Jacky Ménichon pour la Communauté de communes Saône Beaujolais (CCSB), Daniel Pomeret, Communauté de communes Beaujolais Pierres Dorées (CCBPD) et Patrice Verchère pour la Communauté d'agglomération de l'Ouest Rhodanien (Cor).
Où installer 36 000 habitants supplémentaires ?
Parmi la cinquantaine de participants, beaucoup d'élus, principalement des communes de la CCSB les plus éloignées des grands axes et les plus rurales et notamment une délégation de plusieurs élus de Saint-Bonnet-des-Bruyères venus poser la question du changement de destination des logements d'agriculteurs associés à une ancienne exploitation agricole. Les difficultés posées à ce changement de destination sont pour eux un vrai frein au développement.
Ils ont posé ainsi la question cruciale que devra traiter le Scot : l'équilibre entre les territoires en matière de développement. Le territoire devrait recevoir 36 000 habitants de plus. Mais où s'installeront-ils ? En zone urbaine, le long des axes de communication ? Pour Sylvain Sotton, le Scot doit bloquer le développement du Val de Saône pour que les autres secteurs se développent et notamment le Nord de la CCSB. Et, pour les élus, l'Ouest rhodanien et Tarare sont à privilégier. Ce qui fait que les élus ruraux du Haut-Beaujolais ont peur que "là-haut, ce soit pour écouter les petits oiseaux" et que la perte de vitesse qu'ils constatent s'accentue.
Autre question cruciale, la mobilité, entre les secteurs et en direction des villes, mobilité déjà pénalisée par les difficultés des transporteurs à trouver des conducteurs de bus. La question est déjà sur la table, a assuré Jacky Ménichon, elle est inscrite dans les grands principes du Scot.
Un autre des grands principes énoncés qui fera l'efficacité du Scot, mais non écrit, le député Alexandre Portier l'a rappelé : la solidarité entre les élus. Principe rappelé par Patrice Verchère, qui fera poids par rapport aux services de l'Etat et qui pourra amener à repousser la fin des travaux tant leur validation ne recueillera pas l'unanimité.
Après Beaujeu, trois autres réunions
Trois autres réunions publiques (de 18 h à 21 h), sur le même format qu'à Beaujeu, sont programmées : jeudi 13 avril de 18 h à 21 h, à la salle de l’Europe au Lac des Sapins à Cublize (Cor), jeudi 20 avril à la salle polyvalente (chemin de la Rivière) à Lozanne et jeudi 27 avril à la salle du conseil municipal en mairie de Villefranche-sur-Saône.