24 %. C'est l'objectif de couverture par des énergies renouvelables des besoins du territoire que s'est fixée la Communauté d'agglomération Villefranche Beaujolais Saône (CAVBS) dans le cadre de son plan climat air énergie territorial. Et dans ce cadre, le conseil communautaire du 5 juillet dernier a acté son adhésion au protocole d'intention ou de participation pour la mise en œuvre de la stratégie de production d'énergie renouvelable dans le Rhône en lien avec le Département.
"Il s'agit de travailler ensemble, avec aussi les intercommunalités voisines pour développer de manière concertée les énergies renouvelables dont le solaire", a présenté le président Pascal Ronzière, rapporteur de la délibération en l'absence du vice-président au développement durable et la transition énergétique Michel Romanet-Chancrin. Le but étant pour l'agglomération d'intensifier sa production photovoltaïque, mais sans sacrifier ses paysages.
"Nous sommes favorable à ce développement, mais pas n'importe comment, a-t-il poursuivi. En clair, dans le respect des orientations de notre plan local d'urbanisme intercommunal, notamment sur l'intégration paysagère et architecturale des projets et aussi la préservation du foncier agricole."
Cette coopération entre EPCI et Département sur le volet énergétique ne serait pas une première. Une convention avait déjà été passée autour de la mise en œuvre d'un service public de performance énergétique. Un guichet qui permet aux habitants d'avoir accès à des conseils et des aides financières pour rénover leurs logements.
"On a convenu avec les trois présidents d'intercommunalités voisines de travailler ensemble pour voir quels pouvaient être terrains d'accélération ou d'implantation du photovoltaïque, a ajouté Pascal Ronzière. Il faut qu'on identifie les tènements pouvant en accueillir et éviter le mitage sur le territoire."
Public ou privé, la gauche s'interroge
Seul à intervenir sur le sujet, le conseiller communautaire d'opposition Emmanuel Dupit a tout d'abord salué "cette volonté de notre collectivité de s'engager assez résolument dans la production d'énergies renouvelables". Il a néanmoins souhaité savoir où en était l'Agglo vis-à-vis de l'objectif de 24 % d'énergies renouvelables. Question à laquelle Pascal Ronzière n'avait pas la réponse exacte, admettant néanmoins une part de couverture "relativement faible" avec une "marge de progression relativement importante".
Emmanuel Dupit s'est aussi attardé sur la mise en œuvre de la stratégie. "Pourquoi on ne passerait pas par une structure de type société d'économie mixte pour garder un maximum de contrôle et quelle sera la place dévolue aux initiatives citoyennes qui existent d'ores et déjà sur notre territoire face à la concurrence du privé sur laquelle vous comptez vous appuyer ?", a-t-il questionné, prenant pour exemple le cas de la coopérative Beaujolais énergie citoyenne.
À cela, le président a répondu que la CAVBS avait déjà refusé des projets présentés par des opérateurs privés en raison de la dégradation paysagère qu'ils engendreraient ou de l'utilisation de terres agricoles. Une façon de briser l'idée d'un blanc-seing donné au secteur privé. "Cette stratégie ne remet absolument pas en cause les initiatives locales qui peuvent exister, a-t-il assuré. On est en contact avec un certain nombre d'associations qui ont des projets de déploiement de certaines installations. On n'est pas dans une logique d'exclusivité. C'est un ensemble d'acteurs et d'énergies renouvelables. Nous voulons le coordonner."
L'adhésion au protocole prendra fin le 31 décembre 2026.