Quatre autres membres de l’assemblée municipale l’ont suivi dans cette voie : l’adjoint Patrick Favre et les conseillers Patricia Gerin, Cyril Velay et Michel Audard. Ce départ collectif a d’abord été signifié aux autres élus locaux via un e-mail sibyllin, avant que le groupe ne distribue dans les boîtes aux lettres une lettre détaillant les raisons de cette décision.
"Lors de notre élection, nous nous étions engagés à servir l’intérêt général avec loyauté et sérénité. Nos démissions, mûrement réfléchies, se sont imposées notamment suite aux agissements de conseillers municipaux qui, depuis de nombreux mois, ne sont animés que par la recherche de la polémique, de dénigrement et de contestation systématique", peut-on lire dans cette lettre publique. "Ceci nuit à l’administration de la commune, entraîne une ambiance particulièrement détestable au sein du conseil municipal, ambiance préjudiciable aux intérêts de Régnié-Durette", précise le courrier, insistant sur le caractère "humiliant" pour toute la commune.
A quelques virgules près, il s’agit des mêmes griefs exprimés par les détracteurs de l’actuel maire. La comparaison avec les propos tenus dans les colonnes du Patriote par l’ex-premier adjoint Alain Bellesort (NDLR : évoquant les motifs de sa propre démission dans une précédente édition) est édifiante. Une façon pour M. Laforest de renvoyer la balle à l’envoyeur et au passage de reprendre la main après avoir été souvent attaqué au cours des derniers mois.
"Il se murmurait dans le village qu’il y allait avoir des démissions d’autres membres du conseil, sans doute dans les prochaines semaines. Il a devancé un événement qui risquait de toute façon d’amener à de nouvelles élections. C’est plutôt malin de sa part", analyse un observateur.
A quand l’élection ?
L’un des objectifs de la manœuvre actuelle consiste en premier lieu à se débarrasser d’Alain de Romefort, soutien devenu adversaire plus qu’embarrassant au fil des mois.
Car la loi est claire : la commune comptant plus d’un millier d’habitants, plus d’un tiers des élus démissionnant en même temps, il faudra réélire l’ensemble du conseil municipal. C’est au préfet de déterminer la date de ces municipales partielles, qui auront sans doute lieu au cœur de l’automne.
Alain Laforest a d’ores et déjà fait part dans la lettre aux habitants de sa volonté de ne pas jeter l’éponge, annonçant qu’il se représentera lors de ce futur scrutin "avec une équipe reconstituée", appelant déjà la population à lui renouveler la confiance accordée en 2014.
Mais sa liste sera-t-elle la seule sur la ligne de départ ? L’opposition actuelle au sein du conseil municipal montera-t-elle son propre ticket pour tenter de battre la majorité sortante ? Quel sera le comportement des anciens alliés d’Alain Laforest mis hors-jeu par le maire ? Les inconnues ne manquent pas. Va donc s’écrire dans les prochaines semaines un énième épisode du feuilleton politico-local qui enflamme les esprits depuis des années à Régnié-Durette.
Julien Verchère