C'est chez un viticulteur de la région des Pierres dorées que nous retrouvons Florence Hertaut, conseillère en viticulture à la Chambre d'agriculture du Rhône. En sa présence, les premiers prélèvements de raisin ont été effectués. "On a ramassé vingt grappes chacun qu'on a pressées, pesées et dont nous avons regardé le degré d'acidité avec un réfractomètre", nous explique un des viticulteurs sur place. Une routine depuis plus de vingt ans que le réseau maturation existe. "Je récupère les résultats de tous les centres qui ont prélevé et on peut comparer ensuite les résultats aux années d'avant et rédiger un bulletin dessus. L'évolution de la maturation est mise en ligne sur internet ce qui permet à la profession de savoir où en est la maturation", développe de son côté Florence Hertaut. Quand le réseau défend la profession Une étape indispensable pour les viticulteurs afin de connaître le meilleur moment pour pouvoir vendanger. Les prélèvements n'ayant commencé que jeudi 22 août, il est encore un peu tôt pour se prononcer, mais à terme, ce seront trente-quatre centres de prélèvement qui auront livré leur verdict sur le raisin de deux cents viticulteurs. "Le Beaujolais est un des seuls vignobles où il y a un réseau aussi dense et qui repose vraiment sur les vignerons. On sent qu'ils sont motivés par l'enjeu", poursuit Florence Hertaut. Mais le réseau maturation a une utilité qui va bien au-delà d'un simple indicateur de récolte. Les données sont autant de chiffres qui peuvent être exploités dans l'intérêt de la profession. "Par exemple en 2003 la canicule, le réseau a permis d'alimenter un dossier au niveau du ministère pour estimer la perte de récolte liée à la canicule. On peut être amenés à utiliser ces chiffres pour défendre l'ensemble de la profession, obtenir des dérogations, des mesures exceptionnelles", conclut Florence Hertaut.
Simon Alves Correspondant local de presse