Une discussion autour d'un café avant de retrouver le terrain, ces centaines de kilomètres de bitume à parcourir quotidiennement des portes de Lyon aux confins du Mâconnais, du Beaujolais à la barrière naturelle de la Sâone. Chez les gendarmes, les motards de la brigade motorisée sont les spécialistes du contrôle routier.
La veille, deux accidents ont eudeuillé les routes de la région (lire ci-dessous). Une sale journée. Après des années de baisse continue de la mortalité sur les routes de France, 2014 s'est achevée par une hausse, matérialisant une forme de relâchement palpable. En Beaujolais, les statistiques de 2014 ont été meilleures qu'à l'échelon national, avec une poursuite de la baisse du nombre de tués et de blessés. Mais l'année 2015 démarre mal… Avec l'alcool, le téléphone et les stupéfiants, la vitesse demeure un fléau.
Pour la brigade motorisée, dégainer les appareils de contrôle demeure donc un geste quotidien. Trois paires de "jumelles", un véhicule CSA dédié au contrôle automatisé, de puissantes motos Yamaha FJR 1300 et sept gendarmes sur le pont. Objectif : quadriller le terrain. Contrairement à une idée reçue, les contrôles ne concernent pas uniquement les grands axes. "Nous allons partout, y compris sur les petites routes. La moto apporte mobilité, rapidité et réactivité", explique l'adjudant-chef Gilles Hullard, qui commande la "BMO" comme on l'appelle dans le jargon. Un quart d'heure dans un secteur sensible, une demi-heure un peu plus loin, et ainsi de suite. Au quotidien, les contrôles sont menés à l'initiative de chaque brigade motorisée. Parfois, ils sont opérés sous la direction de l'EDSR, l'Escadron départemental de sécurité routière. Des opérations régionales sont également diligentées lors des grands départs en vacances ou des périodes de fêtes.
Quant à l'emplacement des radars, "il est étroitement lié aux accidents constatés, souligne l'adjudant-chef Gilles Hullard. Nous sommes destinataires de tous les messages évoquant des accidents." Sur les murs de la salle collective de la brigade, deux grandes cartes du Beaujolais recensent tous les accidents pour 2014 et 2015. Une punaise bleue pour les corporels, une rouge pour les mortels. "La vitesse est un facteur de cause, mais aussi d'aggravation", soulignent les gendarmes en chœur, évoquant à titre d'exemple le danger représenté par "un 162?km/h au lieu de 90."?C'était sur la RD306 à Dracé. "Ce n'est pas compliqué, que l'on contrôle n'importe quel axe, on constate immédiatement des excès de vitesse. La prévention ne marche pas, la seule réponse c'est la répression", concluent les motards.
Julien Verchère