La rue Nationale s'est colorée d'une centaine de drapeaux et pancartes aux slogans évocateurs. Une manière de montrer que l'atténuation du mouvement n'est pas à l'ordre du jour. Pour Alain Liénart, 74 ans et retraité, "le gouvernement joue la carte de la lassitude, du pourrissement". Néanmoins, la réponse des syndicats est pour lui, ce qui permet de faire tenir le mouvement, car la "base de la CGT maintient toujours l'infrastructure pour manifester et, ce, de manière pacifique". C'est ce qui explique selon lui l'existence encore forte de la manifestation en Beaujolais.
Des manifestants, mais aussi des jeunes
"Ça nous touche beaucoup" exprime une des jeunes lycéennes avec avec son groupe d'amis. Pour eux, leur présence se traduit surtout par une "prise de conscience" que les médias (courrier international, Médiapart, etc.) et les réseaux sociaux (Tiktok Instagram, Twitch) ont su nourrir. De cette manière, ils voient leur mobilisation comme une forme de soutien pour leurs parents et une lutte pour leurs avenirs qu'ils continueront même en cas de validation de la réforme par le Conseil constitutionnel.
Un calme en Beaujolais
Alors que les manifestants restent très critiques envers les évènements violents et les débordements, ils se félicitent surtout de maintenir un mouvement Beaujolais respectueux et encadré. Alain Liénart souligne d'ailleurs que s'en prendre aux bâtiments publics aurait même un effet boomerang : "c'est nous qui le payerons un jour ou l'autre avec nos impôts, donc je ne suis pas favorable àça". Cependant celui-ci craint que les vacances de Pâques pourraient être un "éteignoir".
Pour Michel Catelin, secrétaire général de l'Union locale CGT retraite, il y a une culture de la manifestation différente qui n'amènera pas à des débordements. À Villefranche et dans les autres petites villes cela prend plutôt la forme "d'affrontements politiques et idéologiques, car on est dans une petite ville où tout le monde se connait, se croise".