Ils sont une vingtaine de militants rassemblés devant l'entrée du site logistique d'Action ce jeudi 13 avril : le choix de la chaîne de hard discount, élue enseigne préférée des Français, était tout trouvé. "Action représente un symbole du capitalisme, avec des produits à bas prix fabriqués dans de mauvaise conditions", pointent les militants qui soulignent néanmoins qu'il est "malheureusement logique" qu'Action soit plébiscité par les Français en cette période de forte inflation.
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Ce jeudi marque la douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à la veille de la décision du conseil constitutionnel. Malgré les complications de circulations entrainés par le blocage avec une importante file de camions à l'arrête en amont du site, les réactions des chauffeurs routiers et des automobilistes sont plutôt positives : certaines voitures saluent les militants d'un geste de la main ou d'un coup de klaxon, le sourire aux lèvres.
"Un chauffeur routier est même venu nous aider pour mettre en place le feu", note un membre de la CGT. Si l'accès et la sortie du site est bloqué aux véhicules, les salariés d'Action qui veulent se rendre sur le site à pied peuvent passer. "Cette mobilisation a aussi un rapport avec l'écologie, puisque se sont près de 400 camions qui passent chaque jour sur ce site : le ferroviaire est totalement laissé de côté", fustige un militant de la CGT des cheminots de Saint-Germain-au-Mont-d'Or.
Dans l'attente de la décision du conseil constitutionnel
Les membres du conseil constitutionnel valideront ou non la réforme des retraites vendredi. "On espère vraiment qu'ils vont la retoquer", souligne Laetitia Houssaye, secrétaire générale de l'union locale CGT Villefranche Beaujolais Val de Saône. Les militants seront d'ailleurs présents à la mobilisation organisée à Villefranche-sur-Saône depuis le Promenoir, à 16 h 30. "Dans tous les cas, nous continueront à nous mobiliser : on ne lâchera rien sur cette réforme".
Un chauffeur routier travaillant pour action tente alors de sortir du site avec son camion et interpelle les militants. "Pourquoi est ce que vous ne bloquez qu'une seule entreprise ?, lance-t-il. Allez plutôt bloquer l'autoroute, là vous êtes entrain de taper sur des intérimaires". "Si on ne bloque pas, on n'a rien", répond une militante.

"On bloque des endroits stratégiques Monsieur : et puis, où est le partage des richesses dans cette entreprise ? Ce sont les travailleurs qui la font vivre et pourtant ils travaillent dans de mauvaises conditions et pour des salaires de misère. Pour que les choses changent, il faut que tu arrêtes de conduire ce camion et que tu nous rejoignes !", complète Laetitia Houssaye, ajoutant que d'autres blocages sont en cours ailleurs sur le territoire. Les militants, qui ont prévu de déjeuner sur place, décideront ensuite de concert de l'heure de levée du blocus.
Un blocage sur l'autoroute A89 à Saint-Romain-de-Popey
Un peu plus loin dans le Beaujolais, un autre blocus a été organisée au niveau du péage d'autoroute de Tarare-Est permettant d'accéder à l'A89. L'accès a été bloqué pendant deux heures. Selon les informations du Progrès, entre 6 h 30 et 8 h 30, une vingtaine de militants issus de la Confédération paysanne et de la CGT ont ainsi occupé l'entrée de péage à Saint-Romain-de-Popey.