AccueilACTUALITESViticultureRéfugiée ukrainienne, Diana crée son entreprise de création graphique à Villefranche

Réfugiée ukrainienne, Diana crée son entreprise de création graphique à Villefranche

Diana Tovmasyan, accompagnée de son époux Gevorg, s'est réfugiée en Calade le 10 avril 2022, suite au conflit opposant l’Ukraine à la Russie. Depuis, elle a créé sa micro-entreprise, avec succès.
Diana Tovmasyan et son époux Gevorg.
© Facebook Digiti Creation - Diana Tovmasyan et son époux Gevorg.

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Au bord du fleuve Dniepr qui la traverse du nord au sud, la ville de Dnipro a compté jusqu’à un million d'habitants en 2016 et est réputée pour ses constructions aéronautiques. Elle abrite une université médicale, une université nationale et de nombreux musées.

C’est la ville qu’a dû fuir le jeune couple, quinze jours après le début du conflit et tout quitter avec la sœur de Diana, enceinte, ses deux enfants et leur mère. L’aéroport et des points stratégiques ayant été détruits par les bombes russes, ils ont utilisé leur voiture pour fuir en direction de Budapest où ils avaient déjà résidé et où des amis étaient en mesure de les accueillir.

Si leurs vies étaient menacées en restant à Dnipro, ils ont également perdu leur emploi dès le lendemain du premier jour des combats. Diana, 34 ans, est titulaire d’une maîtrise d’architecture de l’académie d’état de génie civil et d’architecture et Grevorg, 35 ans, est professeur de mathématiques, à l’issue d’études à l’institut pédagogique de Vanadzor en Arménie, pays dont il est citoyen, malgré 15 ans de présence en Ukraine. C’est d’ailleurs ses origines qui lui ont permis de quitter son pays d’adoption.

© Facebook Digiti Creation

Passage par la Hongrie

C’est donc après un court séjour en Hongrie, "pays peu accueillant pour les réfugiés, manquant de structures sociales adaptées", qu’il a fallu trouver une autre destination, en l’occurrence la France. Diana, lors de ses études, avait effectué différents stages dans le cadre d’un projet francophone, à Strasbourg et à Limoges et maîtrisait en partie la langue. De plus, nous indique son mari, la France est l’un des premiers pays au monde à avoir voté en 2001, une loi relative à la reconnaissance du génocide arménien.

Après avoir résidé à Villeneuve-lès-Avignon durant six mois où il leur a été difficile de trouver un emploi, ils ont quitté cette ville pour Villefranche-sur-Saône, avec une promesse d’embauche à la clé pour Grevorg.

Arrivée en Calade

Gevorg qui était responsable des achats du matériel de maintenance nécessaire au fonctionnement d’une chaîne d’une centaine de magasins en Ukraine, est donc depuis un an préparateur de commandes chez Beglarian Fabrics, entreprise spécialisée dans le commerce de tissus en gros à Arnas, où il a été embauché en CDI. Le dirigeant, via son réseau personnel, a aidé le jeune couple afin qu’il puisse trouver un appartement. Ne pratiquant pas le français, il s’est inscrit à des cours en ligne. Par ailleurs, il pratique également, outre l’Ukrainien, le Hongrois.

Naissance de Digiti Création

© Facebook Digiti Creation

Faute de trouver un emploi en lien avec sa formation, Diana, a décidé "de faire travailler son cerveau", en utilisant des notions apprises durant sa formation, notamment la création et le travail graphique. C’est ainsi qu’est née Digiti-Création, sous forme de micro-entreprise, un atelier d’art dédié à la découpe laser et la gravure personnalisée sur différents supports, tels que le bois, le cuir, la feutrine ou le métal, pour devenir des cadeaux, des éléments de décoration, être utilisés dans l’évènementiel ou la restauration. Diana dispose d’une boutique en ligne sur Instagram, mais peut également travailler en sous-traitance pour des ensembliers qui désirent des produits sur mesure.

Digiti-Création découpe des éléments en feutrine pour la Maison Polochon à Val d’Oingt, fabricante de lampes nomades pour enfants, et notamment pour la dernière-née, Kivala. Sa dirigeante, Manuela Ducloux reconnaît avoir eu "le coup de cœur pour ces jeunes qui redémarrent à zéro, à qui l’on peut faire confiance et être fière de participer au développement de leur chiffre d’affaires dans le cadre d’une économie de proximité servant la transition écologique".

"On aime la France et la France nous aime, nous vivons dans une région magnifique où les gens sont accueillants". Un petit regret malgré tout pour Diana : "À Dnipro, tout le monde connaissait le maire et lui serrait la main dans la rue, à Villefranche-sur-Saône, nous n’avons pas eu cette chance". Gageons que cela ne devrait pas tarder.

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