Le Tour de France 2023 est lancé et une étape fera la part belle au Beaujolais avec l'arrivée à Belleville. Dans cette petite ville qu'est la caravane du Tour de France, il est une fonction mal-aimé pour certains, méconnue pour d'autres. C'est la fonction d'arbitre ou commissaire pour les épreuves internationales. Dans l’organisation d’un événement cycliste, il doit appréhender, communiquer, orienter les situations, afin d’éviter que le résultat sportif ne soit faussé. Audrey Dumas, licenciée à l'UC Bellevilloise et ancienne championne cycliste, est désormais commissaire sur la Grande Boucle.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours avant d'officier comme commissaire pour l'Union Cycliste Internationale ?
Je regardais le Tour de France à la télévision, j'étais passionnée et j'ai donc décidé de faire de la compétition cycliste à partir de 14 ans. J'ai été championne Rhône-Alpes en 2004 et j'ai participé à la Grande Boucle féminine en 2005 et 2007. J'ai porté plusieurs fois le maillot du Comité du Lyonnais, puis celui du Comité Rhône-Alpes sur des courses à étapes.
"Une nouvelle étape dans mon parcours"
Comment passe-t-on de cycliste à commissaire ?
Parallèlement à mes années de compétitions cyclistes, à l'âge de 22 ans, je me suis formé à l'arbitrage grâce à un arbitre du Rhône,
François Georges qui a senti en moi "la fibre arbitrale". J'ai réussi l'examen d'arbitre régional puis national deux ans après. Quelques années plus tard, j'ai passé l'examen de commissaire national élite, ce qui m'a ouvert les portes pour arbitrer au plus haut niveau, notamment sur les courses professionnelles.
Vous avez déjà officié l'an passé au Tour féminin : comment cela s'est-il passé ? Comment appréhendez-vous le Tour masculin 2023 ?
Le Tour féminin Zwift a été pour moi une très belle expérience, surtout enrichissante, tant du point de vue humain qu'au niveau de mon rôle d'arbitrage en moto. C'est un fonctionnement différent à ce niveau là. Le Tour de France masculin sera une nouvelle étape dans mon parcours d'arbitre, je vais encore évoluer. Il faut toujours se remettre en question sur ce que l'on fait.C’est la plus grande course du monde j’en ai bien conscience.
Quel sera votre rôle dans cette épreuve ?
Je serai "juge à l'arrivée". Quotidiennement, je vérifie les coureurs partants, je juge les classements intermédiaires (sprint, montagne)
et je termine par juger l'arrivée. Ces arbitrages sont faits en concertation avec le chronométreur et avec mes collègues, afin d'établir le classement général et les classements annexes. La particularité du Tour de France est d’être en binôme avec un autre juge à l’arrivée. Nous nous répartissons les missions quotidiennes et tout se passe pour le mieux.
Comment ont réagi votre famille, vos amis et votre mari après cette nomination ? Passer trois semaines sans la famille ce n'est pas trop dur ?
J'ai été encouragé par mon mari (NDLR : il est lui-même ancien président de l'équipe caladoise et actuellement il est en moto suiveuse ou en dépannage sur les courses cyclistes). Mes collègues de travail et amis m'ont félicités et encouragés pour cette belle aventure et progression. Trois semaines et demie loin de la famille, c'est long, mais il y aura l'étape de Belleville le 13 juillet et l'étape de repos à Clermont-Ferrand le lundi 10 juillet.