Ils sont une petite poignée de vignerons de la cave coopérative de Fleurie à partir chaque lundi et jeudi matin par équipe, en direction d'une dizaine de parcelles du vignoble. Leur but est de récolter une vingtaine de grappes sur place. De retour dans les locaux, les vignerons pèsent puis pressent chacune des grappes, dont le jus est testé pour en établir le pH, l'acidité et le degré en alcool.
À Fleurie, le réseau Beaujolais maturation veille ainsi sur dix parcelles, dont cinq pour la chambre d'agriculture du Rhône. Situées dans différents lieux-dits du vignoble, elles sont représentatives, selon leur orientation et leur altitude, d'une véraison précoce ou plus tardive.
Un réseau de veille
"C'est à partir de 25% de véraison que débutent les premiers tests", explique Rémi Bonjour, en charge de la logistique et responsable du réseau maturation à la cave coopérative de Fleurie. Ce dispositif, mis en œuvre par la chambre d'agriculture du Rhône, Inter Beaujolais, les ODG, l'Institut français de la vigne et du vin (IFV) et la Sicarex, a été lancé en 1992 à Fleurie. À l'échelle du Beaujolais, le réseau maturation regroupe 30 centres et concerne 180 parcelles en gamay et une soixantaine en chardonnay.
"Ces données journalières collectées durant les tests permettent d'éditer un bulletin maturité afin d'avoir une idée globale du ban des vendanges", indique Axel de Couët, conseiller viticulture et œnologie à la chambre d'agriculture du Rhône.
Et cet été, les conditions climatiques favorables en juillet et un fort ensoleillement ont entraîné un niveau de maturité bien avancé à la mi-août et des vendanges ainsi prévues entre la fin du mois d'août pour les blancs et début septembre pour les rouges (lire ci-dessus). Quant au millésime 2023, "la récolte devrait être abondante, avec un rendement hétérogène. Il présenteun potentiel intéressant et devrait être équilibré", évoque Rémi Bonjour.