À seulement 20 ans, Romane Druguet vit une saison pleine avec les Violettes de Gleizé/Saint-Julien/Denicé. La gardienne a participé à tous les matchs de championnat (16 au total) et même très nettement étoffé son temps de jeu depuis la blessure de sa coéquipière du poste Solène Dufaut.
Si Gleizé/Saint-Julien/Denicé réalise un bon parcours en championnat, à tel point que la remontée en Nationale 2 se rapproche, il le doit en grande partie à sa jeune gardienne. Régulièrement depuis le début d'année 2023, elle réalise en moyenne plus d'une dizaine d'arrêts. Et en coupe de France régionale aussi, elle se montre décisive, à l'image de sa prestation XXL lors du 8e de finale gagné difficilement contre Val de Leysse à Saint-Laurent-de-Chamousset. "Romane a habitué son équipe à un certain nombre d'arrêts. Et quand nous avons perdu à HC Lyon (14e journée, 25-29), elle n'avait pas été à son niveau ce soir-là. Mais elle réalise une belle saison", résume Helena Lulic, l'entraîneure des Violettes.
"Je n'aime pas perdre"
Ce dimanche 9 avril à Cournon-d'Auvergne, pour le quart-de-finale contre l'équipe de Nim'Arguerittes HB, Romane Druguet sera forcément un élément clé des Violettes. "Cette journée et ce match contre Nîmes, je l'aborde avec beaucoup de sérieux et de stress aussi, avance la gardienne. Cela fait plusieurs semaines que je regarde la vidéo de notre futur adversaire et je pense qu'elles sont à notre portée, surtout après notre bon match de championnat contre Bron Vénissieux Villeurbanne Lyon Métropole, samedi dernier"

Compétitrice dans l'âme, la gardienne de Gleizé assure qu'elle ne fera aucun cadeau aux joueuses adverses dimanche. "Je n'aime pas perdre. Et la coupe de France est la compétition qui m'anime le plus. En championnat, après une défaite, on peut se relever et rebondir dès le match suivant. Pas en coupe de France". À Saint-Laurent-de-Chamousset, Romane Druguet a pleinement exprimé ses progrès, techniques mais aussi mentaux, à commencer par cette rage de vaincre donc. Après chaque arrêt, elle se symbolise par un cri de joie et un point serré vers ses coéquipières du banc. "Comme mes coachs me l'avaient demandé par le passé, je vis mes arrêts et je sais que ça pousse les filles à en faire autant en attaque après. Je me suis ouvert au public qui aime ça aussi".
"Elle a cette force de pouvoir transcender l'équipe avec ses arrêts à des moments clés d'une rencontre"
"Romane est très investie, très dynamique et charismatique. Elle a cette force de pouvoir transcender l'équipe avec ses arrêts à des moments clés d'une rencontre. En termes de maturité, de stabilité et de régularité, elle a franchi un cap", avance Helena Lulic. L'intéressée est consciente qu'elle a d'autres paliers à franchir. "Du fait que je sois une pile électrique, avant, j'anticipais beaucoup trop les tirs. J'essaye de me montrer plus patiente. J'axe aussi mon travail sur mon explosivité au sol. Avec ma taille (1m63), on pourrait croire que je suis forte dans cette zone. Mais je ne prends pas assez de place encore…"

La joueuse, actuellement en Staps à l'Université Lyon 1, et qui se destine à intégrer une école de kiné à la rentrée prochaine peut aussi compter sur son frère Enzo (23 ans), gardien de Villeurbanne en Proligue, à qui le club, via Helena Lulic, a fait appel pour des entraînements spécifiques avec les gardiennes, deux fois par mois en début de saison, et désormais à raison d'une séance mensuelle. "Son travail a beaucoup apporté aux gardiennes. Et pour Romane, sa présence compte beaucoup", note Helena Lulic. "J'ai toujours été proche de lui, y compris quand il était avec ses copains… On a grandi tous les deux à Belleville, au Beaujolais Val de Saône Handball, jusqu'à ce que je choisisse de rejoindre Saint-Ju' après les moins de 18 ans. Et je ne regrette pas ce choix".