L'ordre du mérite agricole a été institué le 7 juillet 1883 avec notamment le grade de chevalier, celui même qui avait été remis à Robert Verger en 2008, en compagnie de Gérard Bazin, ex-président de la chambre d'agriculture du Rhône, et Gilbert Chavas. En 2012, c'est le grade d'officier, crée en 1887, que l'ex-vigneron de Saint-Lager, installé sur le mont Brouilly, avait reçu.
Onze ans plus tard, ce vendredi 2 juin au domaine du Baron de l'Écluse à Saint-Lager, à une centaine de mètres seulement de son ancienne exploitation, Robert Verger a franchi un nouveau grade en recevant les insignes de commandeur dans l'ordre du mérite agricole, "un grade qui concerne assez peu de monde, comme il l'a précisé dans son discours de remerciement, une petite dizaine dans le département du Rhône".
Cette "véritable légion d'honneur agricole", avec les liserés rouges bordant le ruban moiré vert, a été remise par Jérome Despey, viticulteur à Saint-Géniès-des-Mourgues dans l'Hérault, nommé premier vice-président de la FNSEA en avril 2013, aux côtés d'Arnaud Rousseau, élu nouveau président pour ces trois prochaines années.
"Nous savons ce que nous te devons"
C'est justement à la FNSEA que Robert Verger a notamment occupé la présidence de la commission fiscale et sociale. "Nous savons ce que nous te devons car tu as été à la manœuvre sur bien des dossiers structurants pour faire avancer la couverture fiscale et sociale de notre profession", s'est exprimé Jérome Despey, citant plusieurs exemples de dossiers comme la réévaluation des minimas retraite agricole - "sans ton action déterminante, elle n'aurait pas été effective en 2022" – ou encore le dispositif de déduction pour épargne de précaution. "Sur tous ces sujets d'une très grande technicité, c'est ton sens collectif et de l'humain qui a fait la différence", a résumé Jérome Despey.
Des dossiers (RSA, réforme fiscale du forfait, etc.), des fonctions (le centre de gestion devenu CerFrance, Jeunes Agriculteurs, etc.) et quelques "mauvais souvenirs" sur lesquels Robert Verger est ensuite revenu, avant de commenter sa promotion au grade de commandeur.
"La première des choses qui honore un parcours, c'est d'être déjà crédible dans son travail. On n'est pas reconnu par ses pairs si on ne vit pas correctement de son exploitation. Il faut sans cesse se remettre en cause, savoir évoluer et gérer ses temps de travail pour pouvoir en donner aux autres. Le reste vient tout seul, il faut savoir faire évoluer ses compétences et accepter de se former", a-t-il déclaré devant ses proches, des élus locaux et du monde agricole.