"Je suis convaincu qu'on peut collaborer". C'est devant plus d'une cinquantaine d'habitants de Charentay que Lucas Manuel, responsable des relations avec les collectivités territoriales chez Free Mobile, a lancé un appel lors d'une réunion publique mercredi 24 mai, organisée conjointement par la commune et l'équipe projet local, pour que le projet d'antenne relais puisse se concrétiser.
À l'instar d'autres communes du Beaujolais, Porte des Pierres dorées, Charnay ou encore Saint-Julien, l'installation d'un pylône d'une hauteur de 39 m, pour les quatre opérateurs, est loin de faire l'unanimité parmi les habitants.
Deux ans auparavant, suite à l'accord signé en 2018 entre le gouvernement, l'Arcep et les opérateurs mobiles pour généraliser la couverture mobile et ainsi mettre fin aux zones blanches, la commune de Charentay avait été identifiée dans le cadre de ce dispositif de couverture ciblée. Car plusieurs de ses secteurs, comme le centre-bourg, les lieux-dits La Verpillière, Le Nerval ou encore le secteur de la Maison familiale rurale, présentent une couverture mobile insuffisante (arrêté du 21 décembre 2021). Free Mobile a alors été désigné "opérateur leader" au sein du dispositif et avait pris contact avec la municipalité pour une première rencontre le 18 février 2022.
Un agriculteur accepte, puis se rétracte sous la pression
Après plusieurs mois de recherches de terrain infructueuses, un agriculteur possédant une parcelle au lieu-dit Grange levée Ouest, près d'Armas, avait accepté l'implantation de l'antenne relais, avant finalement de se rétracter face la pression mise par un collectif d'habitants du secteur qui s'était créé (Qualité de vie et santé à Charentay), et qui avait lancé une pétition, cette dernière récoltant 248 signatures.
"Son implantation près des habitations pose questions en termes d'impact sur la santé des habitants, de moins-value des habitations proches et impacte fortement le paysage et le cadre de vie de notre village. Les habitations les plus proches se situent à 90 m de l'antenne", avait alors écrit sur la pétition le collectif qui demandait une implantation plus éloignée des habitations.
Les opposants avaient également confectionné une grande banderole et distribué des tracts aux habitants. Marc Bonnafous, l'un des opposants au projet, pointe aussi du doigt le manque de communication de la mairie qui, selon lui, n'aurait pas informé, au préalable, les habitants d'un tel projet.
Deux nouvelles pistes proposées
Un ensemble d'arguments et craintes à nouveau avancés lors de cette réunion mercredi 24 mai, tandis que d'autres habitants ont clairement exprimé leur souhait de voir ce projet d'antenne relais aboutir dès que possible. "Je suis obligé de sortir de mon domicile pour recevoir des SMS, répondre à des appels téléphoniques et même valider des transactions bancaires…", a illustré un habitant de Charentay. Comme d'autres, il va devoir s'armer de patience, le projet étant aujourd'hui au point mort.
Pour autant, la collaboration tant souhaitée par Lucas Manuel et l'équipe projet local composée de Pierre Fournier (Département), Stéphane Trontin (préfecture) et Sylvain Morel (CCSB) s'est déjà concrétisée puisque d’autres sites ont été proposés durant la réunion, comme la zone Lybertec ou le château d’eau vers le lieu-dit Monternot qui surplombe le village.
Ces propositions vont ainsi être étudiées par les services de Free, à condition que la topographie du terrain et les règles d'urbanisme soient conformes, tout comme la couverture réseau pour les cinq secteurs identifiés, sans oublier l'acceptation des autres habitants. Et il y a urgence car au-delà de 2025, la commune pourrait sortir du dispositif de couverture ciblée "qui est à la main des territoires. Et le risque, c'est de voir des opérateurs installer leur propre antenne", ont rappelé les membres de l'équipe projet local.
Après ces études de faisabilité, une nouvelle réunion devrait être organisée prochainement.