AccueilACTUALITESViticultureSwiss Peaks : une victoire XXL pour l'ultra-trailer beaujolais Louis Calais

Swiss Peaks : une victoire XXL pour l'ultra-trailer beaujolais Louis Calais

Originaire du Beaujolais, Louis Calais a remporté la Swiss Peaks, une course de 360 km. Rencontre avec un ultra-traileur qui ne courait pas il y a trois ans…
Louis Calais tout sourire à l'approche de l'arrivée. En remportant la Swiss Peaks Trail 360, l'ultra-trailer beaujolais a marqué les esprits.
© DR - Louis Calais tout sourire à l'approche de l'arrivée. En remportant la Swiss Peaks Trail 360, l'ultra-trailer beaujolais a marqué les esprits.

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La Swiss Peaks Trail 360 est sans doute l'un des ultra-trails les plus difficiles au monde : 360 km de course, 26 000 m de dénivelé positif, le tout dans un décor montagneux, au cœur de la région du Valais en Suisse.

Mercredi 6 septembre 2023, Louis Calais, un jeune coureur originaire du Beaujolais s'est adjugé la course reine avec, en prime, le record de l'épreuve, en 81 heures, 36 minutes et 3 secondes. Trois secondes presque anecdotiques tant il a dominé la course, avec plus de deux heures d'avance sur son premier poursuivant, l'Italien Andrea Dell'oro.

C'est au Bouveret, au bord du lac Léman, que l'ultra-traileur, membre de la team Run Expert à Villefranche, a franchi la ligne d'arrivée, en présence de ses proches dont sa maman Françoise et son frère, Nicolas, et sans doute réalisé l'un des plus grands exploits de sa très jeune carrière d'ultra-traileur.

Louis Calais : "C'est l'ultra-trail le plus long que j'ai accompli jusqu'à maintenant"

C'est justement au domicile de sa maman, à Arnas, que Louis Calais a accepté de recevoir Le Patriote, deux jours après être entré dans l'histoire de la Swiss Peaks. Les jambes encore lourdes mais plus décontractées que la veille – "j''ai eu besoin de mes béquilles pour marcher hier (jeudi)" – Louis Calais a enfin réalisé ce qu'il n'arrivait pas à faire deux jours plus tôt.

"C'est l'ultra-trail le plus long que j'ai accompli jusqu'à maintenant. En fin de course, j'avais du mal à me dire que je pouvais gagner, avec une heure de moins sur le précédent record. C'était tellement incroyable, irréel même. Je manquais tellement de sommeil que je commençais à avoir des hallucinations dans la forêt. Je voyais des personnages à la place des arbres ! Je me disais à ce moment-là que je n'étais peut-être pas le premier de la course. J'étais tellement défoncé. Mais c'est sur la ligne d'arrivée que j'ai recouvré mes esprits", raconte Louis Calais.

© DR

Aux avant-postes durant une bonne partie des deux premiers jours, c'est au cours de la troisième journée que le coureur beaujolais est parvenu à combler son retard sur l'Italien, malgré une tendinite contractée au 180e kilomètre.

"En plein milieu de la nuit, après m'être réveillé, j'étais obligé de me tenir contre un mur. J'avais deux solutions, soit repartir au combat, sachant que la douleur était violente, soit m'arrêter. J'ai appliqué de l'anti-inflammatoire et je suis reparti. Le mot abandon n'existe pas dans mon vocabulaire. Quand ça ne va pas, il faut trouver des solutions pour avancer, et non des excuses pour s'arrêter".

La gestion du sommeil, un élément clé

Malgré la douleur, il a surtout pu compter sur le soutien sans faille de ses proches, dont Françoise et Nicolas, qui l'ont assisté tout au long du parcours, notamment sur les différents ravitaillements, y compris la nuit…

"On me préparait mon sac de couchage, mon bandeau pour les yeux et mes bouchons d'oreilles. Et je m'endormais instantanément : 1 heures 30 chaque nuit pour les deux premières, et 30 minutes environ la dernière. Au total, j'ai dormi 3 heures 45 durant trois jours. Leur assistance et leur motivation ont joué un rôle majeur dans cette victoire que je considère avant tout comme collective".

Fort mentalement, Louis Calais a aussi suivi à la lettre toutes les préconisations et informations qu'il a pu engranger durant toute sa préparation physique démarré en mars dernier, y compris en matière de nutrition et gestion du sommeil.

© DR / Louis Calais a pu compter sur le soutien sans faille de ses proches, notamment sur les différents ravitaillements, y compris la nuit…

L'Échappée Belle, comme un déclic pour le trailer beaujolais

"Je n'ai pas de préparateur. J'ai tout appris en me documentant sur Internet. Je consacre mon temps à des choses utiles qui me font avancer dans la vie", glisse-t-il. Une véritable performance quand on sait que ce consultant en informatique a démarré la course à pied il y a trois ans seulement.

Il pratiquait auparavant le judo jusqu'à ses 17 ans, sous l'aile de son ex-entraîneur, Jérome Collomb - "il m'a formaté à ne rien lâcher" -, et la musculation (jusqu'à 24 ans), avant de parcourir le GR20, en autonomie, avec son seul sac sur le dos.

"C'est à ce moment que je me suis intéressé aux trails et ultra-trails. Ma première grande course était l'Échappée Belle, il y a deux ans. L'an dernier, pour ma deuxième participation, j'ai accroché un Top 10. Et ça ma donné envie d'accomplir une course plus longue. J'adore les aventures. Pour la Swiss Peaks, j'ai suivi un programme d'entraînement ces derniers mois et semaine avec différents blocs d'intensité, d'endurance et d'affûtage. Pour ce genre de course, il faut que le corps soit prêt…"

D'autres défis attendent Louis Calais…

Adepte des courses montagneuses, Louis Calais entend relever des défis tout aussi hors du commun, loin de la lumière médiatique.

Quel sera le prochain défi de Louis Calais ? "C'est une vraie question et je me la pose après car chaque grande course, comme c'était le cas après l'Échappée Belle. À cet instant, je ne sais pas encore", répond l'athlète, qui veut profiter de sa période de repos pour se projeter plus précisément vers de nouveaux défis. Oubliez les épreuves d'ultra-trail connues et médiatisées, comme l'Ultra trail du Mont Blanc (UTMB) ou la Diagonale des fous en Réunion, "qui peut être intéressante pour l'ambiance effectivement".

Louis Calais vise des épreuves montagneuses, toujours, mais surtoutintimistes. "Même si ça fait partie de l'événement UTMB, La Petite Trotte à Léon peut m'intéresser avec 300 km de distance et 25 000 m de dénivelé. Personne n'en parle et les participants sont des alpinistes notamment. Ça me ferait bien kiffer car ça correspond à ce que je recherche, à condition d'avoir un binôme que je n'ai pas encore trouvé."

Tour des Géants, Great Himalaya Trekking

Le Tour des Glaciers fait aussi partie de "ses rêves", avec des chiffres qui donnent là aussi le tournis : 450 km de distance pour 32 000 m de dénivelé. "C'est en autonomie et ça correspondant à ce que je fais quand je pars tout seul en montagne. C'est en écoutant de la musique pendant la Swiss Peaks que je me projetais déjà, en sachant qu'il faut au préalable avoir réalisé le Tour des Géants (330 km dans le Val d'Aoste) avec un bon chrono pour faire ensuite le Tour des Glaciers de la Vanoise", détaille-t-il.

Outre les courses officielles, Louis Calais entend aussi se lancer des défis personnels,comme traverser en solitaire des massifs. Il évoque la Great Himalaya Trekking, autrement dit la Grande traversée de l'Himalaya du Népal (1 800 km), mais aussi les Rocheuses aux États-Unis ou la Cordillère des Andes en Amérique du Sud. "Il n'y a pas que les courses qui comptent, même si je suis en famille. Ce qui me fait vibrer, c'est l'aventure car j'aime bien être seul en montagne. "

"Pourquoi pas aider au développement de produits et marques"

On ne le sait pas encore, mais la victoire de Louis Calais sur la Swiss Peaks a peut-être sauté aux yeux de marques spécialisées dans la course à pied et l'ultra-trail. Car le sponsoring auprès des champions de la discipline a pris une ampleur folle ces dernières années.

"Oui, ça peut m'intéresser, mais pas seulement pour la partie équipement, entame celui qui appartient à la team Run Expert à Villefranche. Je ne me focalise pas sur la rémunération mais sur le développement des produits, dans le domaine de la nutrition notamment. Avoir des produits qui correspondent parfaitement à mon activité et aider une marque à les développer, ce serait vraiment cool. Pourquoi pas pour les chaussures car courir en ultra-trail, c'est un budget. Mais je veux surtout donner mon point de vue et mon ressenti", concède-t-il.

Et les réseaux sociaux dans tout cela, moyen pour des sportifs et sportives reconnus de justement faire la promotion des marques avec lesquelles ils sont associés ? Louis Calais n'en est pas un adepte actuellement. "Mais je compte m'y mettre, non pas pour être connu, ni pour les marques, mais pour partager mes valeurs, ma manière de pratiquer mon activité en montagne et faire découvrir des supers coins", achève-t-il.

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