AccueilACTUALITESViticultureTalents du Rhône 2023 : Coralie Ruet élève des brebis au pays des chèvres

Talents du Rhône 2023 : Coralie Ruet élève des brebis au pays des chèvres

Le Patriote part à la rencontre des artisans et producteurs beaujolais récompensés pour leur savoir-faire par cette distinction du Département. Aujourd'hui, direction la Haute vallée d'Azergues et les fromages de brebis de la Bergerie des chênes.
Coralie Ruet est encore impressionnée de la soudaine notoriété que lui a apporté cette distinction.
© Christine GESSE - Coralie Ruet est encore impressionnée de la soudaine notoriété que lui a apporté cette distinction.

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Lauréate du canton de Thizy-les-Bourgs, celui dont Colette Darphin, première vice-présidente du Département du Rhône en charge de l'agriculture est la conseillère départementale en duo avec Patrice Verchère, Coralie Ruet est encore impressionnée de la soudaine notoriété que lui a apporté cette distinction. "Je ne m'attendais pas à voir ma tête sur les panneaux d'abribus", dit la jeune éleveuse plutôt réservée.

Moins tête d'affiche que meneuse de troupeau, car elle élève des brebis à Chénelette, sur les pentes du Mont Tourvéon, où il est plus fréquent de voir des vaches dans les prés ou des chèvres près des fermes qui vendent leur lait ou le transforment en fromages, ces fromages rustiques qui font la réputation de la région.

Les brebis plutôt que les vaches ou les chèvres

C'est dans certaines de ces exploitations d'ailleurs que Coralie Ruet a effectué ses apprentissages avant de finalement choisir d'élever des brebis et de produire des fromages. Celles-ci sont rares en pays haut-beaujolais, et les quelques exploitants qui en élèvent le font davantage pour valoriser la viande que le lait. Il faut dire qu'une brebis donne environ 1,5 litres de lait par jour quand une vache en produit 40.

Pourtant, la jeune exploitante était bien déterminée à choisir cet élevage quand elle a dressé sur son terrain le bâtiment de stabulation en 2018, avec son compagnon et son père. Sans doute celui-ci, qui a toujours eu des brebis "au pré", lui a-t-il donné l'amour de cet animal : elle a, très jeune, souvent donné le biberon à leurs agneaux. Le bâtiment avait, lui, abrité des chèvres quelques dizaines de kilomètres plus loin.

Cinq types de fromages vendus en circuits courts

Après quatre années d'activité, Coralie Ruet tire un bilan positif de ce choix. Ses 64 brebis de race Lacaune, celle-là même qui est élevée à Roquefort pour produire le fameux fromage éponyme, lui donnent environ 15 000 litres de lait par an, avec lesquels elle a développé une production de cinq types de fromages : des palets lactiques, frais ou secs, une tomme qui plaît beaucoup, un bleu dont elle a patiemment créé la recette en 2022, de la feta en été pour agrémenter les salades de tomates, et des yaourts.

Pour écouler sa production, Coralie Ruet ouvre deux matins par semaine, les mercredis et les dimanches, une boutique sur sa ferme, la Bergerie des chênes, au lieu-dit Les Brosses. On peut aussi la trouver sur les marchés de producteurs de la région et ses produits sont présents chez quelques distributeurs de la Haute-vallée d'Azergues, notamment à la boulangerie-épicerie du village, mais, seule pour assurer toutes les tâches, elle ne peut pas diversifier davantage la vente directe. Recourir au salariat ? C'est une étape que Coralie Ruet ne souhaite pas franchir pour l'instant.

La valorisation de la viande aussi

La réponse économique de l'exploitante est, plutôt que l'extension, la valorisation de ce qui peut l'être. Les agneaux, quand ils sont agnelles, viennent renouveler le troupeau ; Coralie Ruet en a neuf actuellement, qui grandissent et deux béliers vont prochainement être rapprochés des brebis qui augmenteront le cheptel dans quelques mois.

Les agnelles viendront prendre la place des brebis trop âgées, que Florian, le compagnon de Coralie, charcutier, transforme en merguez et saucisses en été. La viande des agneaux, elle aussi, est vendue en circuit court, d'octobre à avril.

Le seul point noir de la valorisation est celle de la laine des brebis qui n'intéresse plus les tondeurs et leurs partenaires. La laine reste donc sur place, et servira à isoler le futur bureau que Coralie Ruet est en train de construire.

La Bergerie des chênes a donc, comme l'arbre dont elle a emprunté le nom, fait de belles racines qui lui permette de poursuivre son activité avec confiance. Dans quelques années, peut-être Florian rejoindra-t-il l'exploitation de sa compagne, pour en poursuivre avec elle la progression.

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