"Devenez acteur de votre commune": la phrase, projetée en grand sur une diapositive dans la salle du Cap le 30 mai, lors de la première réunion publique de l'oppositiondepuis la condamnation et l'appel de Martin Sotton, donnait le ton de son déroulée.
Ce mardi soir à 20 h, près de 110 habitants avaient répondu présents pour ce temps d'échange axé autour de la participation et de l'implication de tous ; plusieurs rangées de chaises ont dû être ajoutées. Coïncidence de calendrier, le même jour, la préfecture annonçait la date de l'élection municipale partielle sur la commune, suite à la démission d'onze conseillers municipaux.
Le scrutin se déroulera les dimanches 10 et 17 septembre en cas de second tour. "J'ai rarement vu autant de monde pour une réunion publique", soulignait un des organisateurs.
En ouverture, Joris Darphin, formateur et facilitateur en dynamiques collectives, a tout de suite impliqué le public avec une série de questions à main levée : "Qui a travaillé à Thizy-les-Bourg ?" "Qui est né à Thizy-les-Bourg", "Qui habite Marnand ?". Des mains se dressaient à chaque question mais une les a fait lever quasiment toutes celles de la salle : "Qui, ici, est embêté de voir Thizy dans des articles du Monde à cause du maire ?".
Une réponse collective à la lettre de Martin Sotton
Quel que soit leur âge ou leur opinion politique, les déboires judiciaires de l'actuel maire et sa décision de faire appel unissaient tous les participants : lorsque l'animateur les a invité à donner les raisons qui les avaient poussés à participer à la réunion, les réponses ont fusé : "pour virer l'équipe en place", "par espoir de retrouver une vie locale éthique", "pour que Martin Sotton et son équipe arrêtent de se ficher des Thizerots".
Un atelier d'écriture collective a ensuite commencé pour répondre à lettre écrite par le maire suite à sa condamnation.
Sur son papier, Gérard Chardot dresse un plan en deux étapes "1) Martin Sotton dehors 2) On travaille sur l'avenir". Habitant de Mardore depuis douze ans, lui qui avait voté pour Martin Sotton aux dernières élections par proximité avec sa couleur politique s'en mord aujourd'hui les doigts et souhaite s'investir pour l'avenir de Thizy-les-Bourgs.
"Il est intolérable que la commune soit dirigée par lui ; jamais je n'aurais imaginé de tels scandales impliquant de surcroît des mineurs. Cela ternit et bloque la commune". L'idée était aussi de préparer dès aujourd'hui les élections : tous les participants ont pu proposer leurs idées et dire ce qu'ils aimaient ou n'aimaient pas sur la commune par écrit.
Manque de médecin, besoin de navettes de transport et absence de producteurs locaux sur le marché sont notamment ressortis de la restitution de leurs réflexions. Pour "enjamber l'été de manière efficace", des groupes de travail verront le jour : un groupe Facebook pour impliquer tous ceux qui le souhaitent, Tous unis pour Thizy-les-Bourgs, a aussi vu le jour dans la soirée, toujours dans cette volonté d'impliquer les habitants dans la vie politique.
Ludovic Cherpin "prêt à faire le job"
La tête de liste de la future liste d'opposition, pas encore arrêtée mais qui comportera des habitants "de toutes couleurs politiques", s'est présentée aux Thizerots et Thizerotes au cours de la soirée. Natif de Thizy, commercial pour le groupe international Würth et pompier volontaire depuis 20 ans, celui qui est aussi le créateur de l'Amap de Marnand s'est dit "prêt à faire le job".
Saluant "le moment de démocratie participative" qui se déroulait sous ses yeux, il n'en est pas à son coup d'essai en politique sur la commune : il s'était présenté sous l'étiquette EELV aux cantonales de 2011 et a été élu d'opposition à Thizy-les-Bourgs avant de claquer la porte en novembre 2021. "La priorité, c'est le rayonnement et l'apaisement de la commune", a-t-il souligné.
Pour Anne Reymbaut, ancienne élue d'opposition, "le choix de Ludovic était une évidence". Saluant la discrétion, la convivialité et l'intégrité du Thizerot, elle ajoute qu'une seule condition sera exigée pour rejoindre la liste d'opposition : avoir un casier judiciaire vierge. "la seule couleur que l'on veut, c'est la transparence".
