AccueilACTUALITESViticultureTranquillité vacances : à Anse, les gendarmes veillent au grain

Tranquillité vacances : à Anse, les gendarmes veillent au grain

Le Patriote a embarqué avec les militaires de la brigade d'Anse pour une tournée de l'opération tranquillité vacances.
Une patrouille qui exerce à Anse.
© Simon ALVES - Une patrouille qui exerce à Anse.

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Anse, ses pierres dorées, ses belles maisons et… ses cambriolages. Chaque année, la zone est particulièrement visé par les malfaiteurs qui profitent de l'absence des habitants pour passer à l'acte et repartir avec des effets de valeur. Et forcément, la période des vacances augmente ce risque.

D'où tout l'intérêt du dispositif opération tranquillité vacances (OTV) déployé chaque année depuis bientôt quinze ans sur le territoire français. "On va sortir la belle voiture !" Jeudi 3 août, c'est vers 15 h 30 que les maréchaux des logis (MDL) Jouquot – côté passager – et Moine – au volant –, embarquent dans leur Peugeot 3008 flambant neuve pour leur tournée des domiciles que des habitants ont inscrit au fichier.

En présence d'un portail, l'observation doit se faire à distance. © Simon ALVES

Recherche de renseignements

Et dans le secteur d'Anse et ses communes alentours, il n'en manque pas avec plus de 70 bénéficiaires du dispositif. Aussi, pour se repérer, les deux militaires profitent des dernières avancées technologiques. Comme l'application Osmand, directement sur le téléphone du sous-officier Jouqot.

"C'est un petit logiciel qui nous géolocalise et fonctionne comme un GPS", explique-t-il. Sur la carte qui s'affiche à l'écran, des icônes de maisons de différentes couleurs. Il s'agit des habitations à surveiller. "En fonction des couleurs, on sait à quel moment on est passé, poursuit le gendarme. Dans le vert, c'est qu'on a vérifié le domicile récemment. Dans le rouge cela fait longtemps et dans le noir, ce sont généralement les derniers arrivés dans le fichier OTV."

Dans cette configuration, le militaire du siège passager indique la route à suivre au conducteur et choisit le trajet. Jamais le même. "On essaye de casser la routine", précise le maréchal des logis Jouquot.

L'application Osmand permet de cartographier les domiciles à surveiller © Simon ALVES

Pour les deux hommes, qui ont vu l'évolution du dispositif, cette avancée technologique change la donne depuis 2009 et son lancement. "Avant on avait les adresses papier et on mettait un mot dans la boîte aux lettres pour informer de notre passage", se remémore son collègue Moine.

À présent, quand le domicile est "checké", les propriétaires en sont notifiés numériquement. Cette vérification n'est pas la même selon la typologie de logement. La présence d'un portail, par exemple, limite l'observation des brigadiers à un coup d'œil extérieur. Et le renseignement auprès du voisinage prend le relai.

Comme lorsqu'ils s'arrêtent devant le portail d'une maison inscrite qu'ils pensent mal fermée et engagent la discussion avec une voisine, postée à son balcon. "Là ces voisins doivent être en vacances, ceux-là sont ici, ceux-là sont absents et là parfois il y a des gens, parfois il n'y en a pas", énumère-t-elle aux deux hommes en bleu en montrant les maisons de ses voisins.

"Ce sont des gens qui ont toujours un œil, glisse le sous-officier Jouquot en retournant au véhicule. Et les renseignements qu'ils nous donnent, c'est ce qu'on recherche si on a un doute."

"C'est la preuve que ça vaut le coup"

Parfois, le domicile dispose d'ouvertures. Sur les hauteurs de Pommiers, les gendarmes peuvent par exemple enjamber la petite barrière du jardin d'une maison individuelle pour en faire le tour. "Il faut être curieux de tout, insiste le gradé Jouquot, Ça ne sert à rien de vouloir faire le maximum de maisons. En deux heures, on en voit une vingtaine. Il faut être dans l'efficacité." Et toujours vigilant face au moindre détail.

Comme cette autre maison gnoc où un volet est resté entrouvert. "Ça, ça veut dire "venez chez moi", déplore avec ironie le maréchal des logis Moine. Ça peut facilement être ouvert et faciliter une intrusion. Il vaut mieux l'éviter." Dans ce genre de cas, les officiers enfilent leur casquette de prévention et alertent les propriétaires.

Et des casquettes, ils en occupent plusieurs pendant ces patrouilles. Comme celle de proximité, en échangeant avec des enfants du quartier sur leurs vacances. "Ils aiment bien ça, ça casse les codes et ça permet de faire aussi un peu de prévention, sur l'usage du vélo par exemple, apprécie le militaire Jouquot. Il ne faut pas qu'ils aient peur du gendarme plus tard."

Les gendarmes ont dû vérifier l'identité d'une personne sortant d'un domicile à surveiller. Il s'agissait d'un ami du couple venu ramener une remorque. © Simon ALVES

C'est à Lachassagne que s'achève la tournée. Commune tranquille où, pourtant, les deux brigadiers ont à sortir de leur routine. En cause, un homme en train de sortir, clés en main, d'une des maisons inscrites.

Et alors qu'il se présente comme étant indiqué comme personne de confiance par les propriétaires des lieux sur le fichier, les agents ne trouvent pas son nom. "On n'a pas l'information que quelqu'un doit passer", déclare, perplexe, le militaire Jouquot. Finalement, après plusieurs tentatives, il parvient à joindre la propriétaire qui confirme que leur ami a bien les clés.

Un "couac" de communication que les militaires imputent au formulaire informatique. Pas de quoi perturber celui qui était venu retourner une remorque devant le garage de la maison, coopératif et patient.

"C'est la preuve que le dispositif vaut le coup. Ils ont été cambriolés il y a deux ou trois ans et c'est la raison pour laquelle ils se sont mis sur le dispositif. Je préfère qu'ils prennent le temps de vérifier", apprécie-t-il. "Cela permet aussi aux propriétaires de voir l'intérêt de la démarche, que ça fonctionne et ils nous remercient pour ça", conclut pour sa part le sous-officier Jouquot.

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