AccueilACTUALITESViticultureUn an de mandat : premier bilan pour les députés du Beaujolais

Un an de mandat : premier bilan pour les députés du Beaujolais

Élus dans la 8e et la 9e circonscription du Rhône en juin 2022, Nathalie Serre et Alexandre Portier sont revenus avec Le Patriote sur leur première année de mandature. Contexte politique, dossiers, fonction nouvelle, chantiers : ils font le point.
Les deux députés du Beaujolais, Nathalie Serre pour la 8e circonscription et Alexandre Portier pour la 9e circonscription du Rhône.
© Simon ALVES / Zoé BESLE - Les deux députés du Beaujolais, Nathalie Serre pour la 8e circonscription et Alexandre Portier pour la 9e circonscription du Rhône.

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Nathalie Serre : "Ce rôle est toujours nouveau pour moi"

© Simon ALVES

Déjà députée de 2020 à 2022 en suppléant Patrice Verchère, démissionnaire, Nathalie Serre a été élue, cette fois en son nom, dans la 8e circonscription du Rhône. Pour la parlementaire des Républicains, cette première année de mandature a été dense.

Quel bilan tirez-vous de cette première année de mandature ?

C'était une année difficile et épuisante intellectuellement et psychiquement. Il y avait une nouvelle ambiance à découvrir, notamment le comportement de La France Insoumise qui a été assez compliqué à gérer. Ça n'a pas été serein. On a du mal à voir où tout cela va dans ce grand brouhaha. Je suis arrivée en 2020, en plein Covid, avec un fonctionnement assez différent. Il y avait moins de débat. Alors il en faut, c'est fondamental et extrêmement intéressant intellectuellement. Mais il faut qu'il y ait du résultat et quand ça n'aboutit pas, ça devient assez vite pénible. J'ai l'impression qu'on n'a pas avancé. Ce qui est faux parce qu'il y a eu de grands débats emblématiques comme le nucléaire. Mais c'est l'esprit humain. On retient ce qui ne va pas.

Vous le dites, vous avez été députée avant mais c'est votre premier mandat en ayant été élue en votre nom. Cela a-t-il renforcé votre sentiment de légitimité ?

J'ai encore du mal avec ça (rires). D'un côté, ces deux années précédentes m'ont aidé. Je connaissais les institutions, le travail en commission ou le dépôt d'amendements. Je me sens plus aguerrie. Mais la légitimité c'est autre chose. Certes j'ai été élue sous mon nom lors d'une belle campagne, difficile et extrêmement serrée. Mais c'est lié à mon sentiment, de savoir si j'effectue bien mon travail et ce que je dois faire. Je commence à peine à me dire que je suis à ma place. Vous savez, je ne viens pas du monde politique et je n'en avais jamais fait avant. Ça reste nouveau pour moi alors que je côtoie des gens qui ont pris leur première carte au RPR !

Comment conciliez-vous travail à l'Assemblée et terrain ?

Cette année, ça a été compliqué. J'ai fait l'Institut des hautes études de défense nationale, comme je suis à la commission défense de l'Assemblée. Ça a été une année incroyable avec la découverte du monde de la défense et de la géopolitique et une grande acquisition de connaissances. J'ai fait des déplacements que je n'aurais jamais fait en temps normal. Ça s'est rajouté sur un emploi du temps déjà extrêmement dense donc j'ai passé beaucoup de temps à Paris. Mais j'ai une équipe très présente ici, qui a toujours reçu tous les dossiers et ont toujours été là. Maintenant que c'est terminé, je vais pouvoir reprendre un rythme de normal avec trois jours à Paris et le reste du temps ici avec permanences itinérantes, visites de mairies, d'entreprises et rencontres avec les habitants. C'est de ça qu'on se nourrit.

L'année a été marquée par la réforme des retraites, rejetée par les Français et adoptée sans vote. Vous n'avez pas voté de motion de censure. Avec le recul, le regrettez-vous ?

Je n'ai aucun regret. Même si je croise des gens qui me disent "Nathalie, on ne votera plus pour Les Républicains (LR) ou pour toi". Je pense qu'il y a eu beaucoup de problèmes de communication chez nous. Le jeu a été brouillé par certains. Mais que ce soient ceux qui ont voté des motions de censure ou non, personne chez LR n'est contre le fait de devoir travailler plus. On a toujours dit que le travail c'est la base. Ça fait partie de notre ADN. Et travailler plus longtemps quand on vit plus longtemps, ce n'est pas aberrant. Et puis il y a le problème des gens qui touchent des aides. On veut remettre au travail ceux qui ne travaillent pas. Il faut aussi parler pénibilité, carrières longues, fin de carrière des femmes, des seniors. Mais le gouvernement a fait le choix d'une réforme numérique et comptable en passant par un projet de loi de finance de la sécurité sociale et qui interdisait de parler de tout ça. Sur la question de l'âge à repousser, on était d'accord. Mais Macron suscite un tel rejet, même chez nous, que certains ont tout fait pour ne pas voter ce qu'il propose. Mais je ne regrette pas. Je ne pouvais pas faire tomber un gouvernement pour risquer d'avoir Mélenchon premier ministre.

© Facebook Nathalie Serre

"Il faut rester dans l'opposition"

Nous avons aussi eu dernièrement un contexte de violences avec des émeutes. La question ne peut-elle se régler que par une réponse sécuritaire comme on peut l'entendre régulièrement à droite ?

La seule vision qu'on a eu jusqu'ici, ça a été de faire des chèques et on voit que ça ne marche pas. Donc oui, il faut une réponse sécuritaire, mais pas que. Je reste persuadée que les immenses chantiers sont l'éducation et l'instruction. C'est l'école. Et comment vous dire, ce n'est pas une catastrophe : c'est lamentable. C'est l'avenir du pays entier et on parle de mômes qu'on n'instruit pas. On ne leur donne pas les armes. On est défaillant sur toute la ligne. Il faut s'y attarder sérieusement. Les politiques publiques vis-à-vis de l'école, c'est un sujet qui a toujours intéressé la gauche et la droite s'en empare peu.

Votre confrère Alexandre Portier semble en avoir fait une priorité…

Grâce à Dieu, il est sur le sujet. Il est très pertinent et brillant. Moi mon rôle est de porter ces jeunes pousses pour faire que, collectivement, ils aient la force, l'étoffe et l'ambition pour arriver aux responsabilités. Pour l'éducation, le deuxième chantier, c'est là qu'il faut faire rentrer le sécuritaire. On doit éduquer ses enfants à respecter et avoir peur des forces de l'ordre, à respecter les règles de la vie en société. Et c'est le rôle des parents. L'État ne s'occupe pas de tout. Plus personne n'assume ses actes. On montre aussi des dealers dans les quartiers, ceux qui détruisent tout et qui s'attaquent aux magasins. Mais vous avez des "success stories" de jeunes qui s'en sortent.

L'an dernier, vous vous disiez particulièrement opposée à tout rapprochement les Macronistes. Est-ce toujours le cas ?

C'est une fin de non-recevoir pour moi (rires). Beaucoup vocalisent à ce sujet et certains chez nous donneraient cher pour un maroquin. Des gens qui se disent que l'intérêt supérieur du pays prime et qu'il faut se mettre d'accord pour faire avancer le pays. Sur le principe, je suis d'accord. Mais d'une il faut rester dans l'opposition. Je ne veux pas endosser le bilan de M. Macron depuis 2017. Et puis de deux il faut que l'autre côté soit d'accord. Et la majorité de M. Macron ne le sera jamais. Notamment une partie de gauche, chez lui, qui ne me convient pas. Ces gens-là ne travailleront jamais avec nous. Sur la loi immigration, ils sont à l'opposé de ce qu'on a proposé.

Vous avez évoqué votre statut de membre de la commission défense de l'Assemblée. Pouvez-vous expliquer votre travail et la raison de ce choix ?

Quand je suis arrivée en 2020, Patrice (Verchère) y était et j'avais peu de possibilités de changer. J'ai eu une formation en agro-développement à la base. Donc je ne connaissais absolument pas le sujet. Et j'ai découvert un monde incroyable. En fan de rugby, je trouve que le monde militaire est plein de valeurs, ses deux pieds basés sur l'histoire, le concret et le réel. C'est corollaire de ce qu'est pour moi la République. Le don de soi et l'engagement. C'est aussi très technique. Il faut du temps pour l'appréhender. Aussi, c'est la raison pour laquelle je me suis dit que si j'étais réélue, j'y retournerais. On visite beaucoup de sites opérationnels à l'étranger. Cela permet d'avoir une vision plus large de ce qu'est la nation en comparant à d'autres pays et aussi de pouvoir expliquer nos intérêts pour les faire converger avec les leur.

© Facebook Nathalie Serre

"Je suis bluffée par l'énergie positive qui se dégage des territoires"

Vous êtes aussi présidente du groupe d'amitié France-Asie centrale et vice-présidente du groupe d'amitié France-Mexique…

Pour le premier, c'est aussi un héritage de Patrice Verchère de la précédente mandature. Et comme la présidence revenait de nouveau à LR sous cette mandature, j'y suis retournée. C'est une région avec des pays (NDLR : Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan, Kazakhstan et Kirghizstan) dont je n'avais pas conscience avant d'être députée. Mais en étant à la commission défense nationale, tout prend sens. Ce sont de tous petits pays qui essayent de s'affranchir de la dominance russe, à la croisée des continents. J'ai commencé à rencontrer des personnes et j'espère me rendre dans un voire deux pays. Quant au Mexique, je ne devais pas être vice-présidente et une place s'est libérée. Je l'ai demandée et obtenue car c'est mon deuxième pays. J'y ai vécu des choses extraordinaires et monté mon entreprise. C'est un pays très similaire à la France, avec des gens qui aiment manger, boire et faire la fête, des entrepreneurs et de gros bosseurs. J'adore ce pays.

Nathalie Serre portera-t-elle une loi pendant cette mandature ?

Il y a tellement de sujets… J'ai déposé deux ou trois projets, mais si c'est pour qu'ils meurent derrière. J'en ai un qui me tient à cœur sur les logements insalubres. L'état actuel de la loi dit que quand un logement est insalubre, la responsabilité revient systématiquement au propriétaire. C'est fort injuste. Ça ruine des gens et des vies. Plein de gens complètent leur retraite avec ça et c'est le projet d'une vie qui s'écroule. Mais ce projet n'ira pas plus loin. C'est le jeu de la majorité à l'Assemblée qui contrôle l'agenda. J'ai tellement de propositions, les chantiers sont immenses. Mais en faire une qui reste au placard, l'intérêt est moindre.

Quels seront les grands chantiers prioritaires à la rentrée justement ?

On veut nous faire travailler sur le bien vieillir mais c'est déjà pseudo enterré. Après il y aura le projet de loi de finances et ses douze ou treize 49.3 qui vont arriver. La rentrée va être compliquée. Le sujet de l'énergie a été occulté et va revenir en force. Le monde est dans un état difficile, tendu. Je suis pourtant de nature optimiste ! Mais on n'a pas fait les réformes qu'il fallait. Il n'y a pas de projet politique ou d'espoir chez ce gouvernement. Alors que dans les territoires comme le mien, je suis bluffée par l'énergie positive qui s'en dégage. Il est créateur de lien. C'est de là que ça doit partir. L'avenir du monde n'est pas à la décroissance, mais bien à la ressource humaine et ce qu'on inventera pour trouver des solutions. À nous, politiques, de le comprendre et l'accompagner.

Propos recueillis par Simon ALVES

Alexandre Portier : "Le travail individuel des députés est redevenu primordial"

® Zoé BESLE

Après un an de mandat, le député de la 9e circonscription revient sur sa première expérience sur les bancs du palais Bourbon, dans un contexte politique particulier.

C'est votre première mandature en tant que député : quel bilan tirez-vous de l'année écoulée ?

Elle a été extrêmement intéressante et inédite. Évidemment, beaucoup de choses interpellent dans le fonctionnement de la vie politique en France aujourd'hui. On a un président de la République qui a été élu par défaut, une fois de plus, et une assemblée qui est totalement atypique. C'est comme si on avait la composition de la 4ème République, avec une forme de proportionnelle, mais dans les institutions de la 5ème République. Cette assemblée est très hétéroclite, vivante et animée : je constate que le parlement est de retour. Pendant des années, on parlait uniquement du président de la République, du gouvernement, mais de moins en moins de l'Assemblée nationale : elle est redevenue centrale, un vrai lieu de débat. La deuxième chose très intéressante, c'est que le travail individuel des députés est redevenu primordial. Jusqu'ici, tout était régi par la logique de majorité et d'opposition et comme il n'y a plus de majorité absolue, les textes peuvent passer à quelques voix et chaque député peut arriver à défendre ses sujets. Moi-même, quelques semaines après mon élection, j'ai pu faire passer des amendements, ce qui n'est pas banal quand on est un député d'opposition. Cela redonne du souffle à notre Assemblée nationale.

Vous étiez auparavant élu municipal : qu'est ce que la députation a changé dans votre quotidien ?

La première chose, c'est la taille du territoire qu'on représente. J'ai été élu dans une commune, maintenant j'en représente 65. Je me déplaçais beaucoup à pied et devait faire 2 000 km par an en voiture, maintenant, c'est minium 2 000 par mois ! La deuxième, c'est qu'on attend plus de chose d'un député, qu'il puisse répondre sur beaucoup de problématiques puisqu'il fabrique la loi. Et cette dernière s'applique sur tout le territoire, pas juste dans l'Agglomération de Villefranche ou le Beaujolais. Cela m'a donné l'occasion de travailler sur des dizaines et des dizaines de sujets que je ne connaissais pas forcément, de m'engager sur ceux que je connaissais déjà bien et d'en apprendre encore plus. Surtout, j'ai pu rencontrer beaucoup d'acteurs différents : la richesse du mandat de député, c'est d'œuvrer sur toutes les sphères qui organisent la vie en société : handicap, scolaire, sécurité, défense…

L'année a été marquée par la réforme des retraites, désapprouvée par les Français et passée en force par le gouvernement : quel regard porter vous sur cet épisode politique majeur et restez-vous convaincu d'avoir fait le bon choix en ne votant pas la motion de censure ?

En votant pour moi, les gens savaient quels seraient mes positionnements sur les sujets et savait à quelle famille politique j'appartenais. J'ai toujours été transparent là-dessus. Évidemment, on ne peut pas détacher le fond de la forme, la manière dont elle a été amenée. Le débat mené par le gouvernement est absolument catastrophique. Sur un sujet aussi sensible et sur lequel nous sommes tous à égalité, il aurait fallu laisser le temps nécessaire au débat : ce n'est pas en 50 jours qu'on peut trancher efficacement un sujet comme ça. Après, si le gouvernement a sa part de responsabilité en empêchant le débat mais certains ont aussi tout fait pour saborder l'Assemblée de l'intérieur : si l'extrême gauche n'avait pas fait de l'obstruction parlementaire – ce sont eux qui ont déposé 90 % des amendements – on aurait pu imposer des choses au gouvernement, par exemple sur les carrières longues ou le travail des femmes. Mais l'attitude de la Nupes l'a totalement empêché.

© Facebook Alexandre Portier

"En tant que député, je peux construire une démarche collective"

Quels sujets intrinsèques au Beaujolais avez-vous pu porter à l'Assemblée ?

J'ai eu la chance de pouvoir mener des combats qui me tenaient à cœur sur des problématiques très précises : la défense de l'école de Trades notamment, (NDLR : le RPI de Saint Christophe-Trades à Deux-Grosnes, menacé de fermeture). On a réussi à obtenir son maintien pour la rentrée scolaire et nous sommes en train de travailler avec l'Éducation nationale pour lui redonner du souffle. Sa situation est représentative de l'abandon de beaucoup de nos communes rurales. J'ai aussi eu l'occasion d'intervenir sur dossiers économiques tels que Titan Aviation, qu'on essaye d'accompagner pour traverser ces périodes compliquées. Je travaille également avec les élus des Pierres dorées à la fois sur la préservation et le développement de la gare de Lozanne et le développement de la ligne Lyon Vaise-Paray-le-Monial. Ce ne sont pas des problématiques nouvelles pour moi, mais en tant que député, il y a la possibilité de construire une démarche collective : les acteurs du Beaujolais sont unis, on peut relever à peu près tous les défis.

Il y a aussi le sujet de la transmission du foncier agricole, évoqué notamment lors de la dernière AG d'Inter Beaujolais à laquelle vous avez assisté : des avancées ont-elles été obtenues sur ce sujet ?

Aujourd'hui, les règles d'urbanisme sont le premier obstacle à l'installation des jeunes en viticulture, aussi bien pour se loger que pour avoir des bâtiments techniques. Le Zéro artificialisation nette (Zan), notamment, censé protéger les terres agricoles, a des règles tellement restrictives qu'elles empêchent l'installation. Nous avons travaillé sur le sujet avec Nathalie Serre et tous les acteurs locaux. On a déposé un certain nombre d'amendement dans le cadre de la proposition de loi sur le Zan en présentant des assouplissements ; nous n'avons pas eu gain de cause sur tout, mais on a réussi à obtenir la création d'une "garantie rurale", qui assure un hectare au profit de toutes les communes, ce qui permet même aux plus petites de réaliser ce type d'aménagements qui sont essentiels pour le renouvellement des générations.

© Facebook Alexandre Portier

Quels seront vos chantiers prioritaires pour la rentrée 2023 ?

Pour moi, ce sera évidement l'instruction des enfants en situation de handicap et l'inclusion scolaire (NDLR : Alexandre Portier est corapporteur d'une mission d'information sur le sujet). Aujourd'hui, on est à 430 000 enfants en situation de handicap qui sont scolarisés, c'est un bon énorme par rapport à ce que c'était en 2005, leur nombre a été multiplié par quatre. Mais en même temps, la course à la marche forcée vers le tout inclusif pose énormément de soucis, car il n'y a toujours pas les moyens nécessaires, pas assez d'AESH par exemple. Avec ma collègue de l'Isère Servane Hugues, nous avons mené des auditions ces derniers mois que nous allons poursuivre jusqu'à l'automne et nous ferons des propositions au tournant des mois d'octobre/novembre pour permettre de faire évoluer la loi de 2005. Un de mes autres engagement, c'est de travailler sur la revalorisation du travail face à l'assistanat : aujourd'hui, beaucoup de Français ont je crois un sentiment d'injustice sur le fait qu'on ne s'en sort pas forcément mieux en allant au boulot tous les matins comparé à certains professionnels des aides qui en les cumulant s'en tirent aussi bien, voire mieux.

Les récentes émeutes, qui n'ont pas épargné le Beaujolais, soulèvent aussi la question de la sécurité en France : que faut il selon vous pour résoudre cette crise et apaiser le climat ?

Lorsque Gérald Darmanin est venu pour l'inauguration du commissariat, je l'avais interpellé en disant qu'on avait besoin d'effectifs supplémentaires à Villefranche et propres au territoire Beaujolais. Parce qu'à chaque fois qu'on en parle, on nous répond, "Ne vous inquiétez pas, vous aurez des renforts de Lyon le jour où il y a un problème". Or justement, quand il y a eu les émeutes, ces renforts ne sont pas venus. Aujourd'hui on ne peut pas faire de sécurité sans avoir des hommes et des femmes sur le terrain. Il faut aussi que la justice suive, car aujourd'hui nous avons des policiers qui connaissent bien leur métier, interpellent, mais des sanctions qui ne suivent pas. Il faut plus de fermeté, et que ces sanctions puissent être appliquées. Aujourd'hui, la pyramide pénale est défaillante car la peine la plus forte, l'emprisonnement, ne peut plus être appliquée correctement car il n'y pas assez de places en prison, en ricochet, on se met à appliquer mal les autres peines, ce qui affaibli l'autorité de l'État et de tout ceux qui représentent l'autorité publique. Il faut donc construire de nouvelles places pour pouvoir faire appliquer les peines.

Propos recueillis par Zoé BESLE

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