L’avocat de la victime, invité à s’exprimer sur la demande de délai du prévenu, n’était pas sur la même longueur d’onde. Il s’est en effet interrogé sur l’opportunité de faire ouvrir un supplément d’instruction en raison d’une tentative supposée de strangulation de sa cliente qui pourrait déboucher sur une requalification des faits en tentative d’homicide.
Le Parquet a estimé que la tentative d’homicide n’était pas caractérisée et a préféré la qualification de violences habituelles sur conjoint sur une longue période prévention allant du 10 juillet 2020 au 10 juillet 2023.
"L’intention de commettre un homicide n’a pas été caractérisée durant l’enquête, a précisé la représentante du Parquet. Rien, cependant, n’empêche qu’un certificat médical en ce sens puisse être produit à l’audience civile qui suivra le jugement au pénal. Quant au souhait du prévenu de reprendre une vie commune avec son ex-conjointe, je rappelle que celle-ci, en état de choc, est toujours hospitalisée. Compte-tenu des pressions susceptibles d’être exercées sur les témoins et d’un risque de réitération des faits, je requiers le placement du prévenu en détention provisoire".
"Je crains qu’il ne soit pas en état de supporter une incarcération et qu’il tente de mettre fin à ses jours"
La plaidoirie de l’avocat de permanence a, pour partie, été dans la même veine. "Aucun élément dans la procédure n’a révélé une volonté de commettre un homicide. Ni le certificat médical (NDLR : dix jours d’ITT ont été reconnus à la conjointe), ni les témoignages des enfants du couple vont dans ce sens. S’agissant cependant de son placement en détention provisoire, je rappelle que mon client souffre de difficultés respiratoires et qu’il est très affaibli. Je crains qu’il ne soit pas en état de supporter une incarcération et qu’il tente de mettre fin à ses jours".
Le tribunal a rejeté la demande de la défense tendant à l’ouverture d’un supplément d’instruction et a renvoyé le jugement au fond de l’affaire au 22 septembre prochain. Un placement en détention provisoire a été prononcé, assorti de la délivrance d’un mandat de dépôt, ainsi que l’interdiction de tout contact avec la victime, que ce soit par lettre, par mail ou au parloir du centre pénitentiaire. Le prévenu a accepté d’être examiné par un médecin à son entrée en détention.