Elle avait choisi ce pays essentiellement dans le but de découvrir le pays d’origine de ses parents. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que ce séjour longue durée allait virer au cauchemar. Dans la nuit du 9 au 10 mai, Sevil est arrêtée par la police avec cinq autres étudiants. Les faits qui lui sont reprochés ? Appartenir à un mouvement terroriste d’extrême gauche armé. Ayant participé aux manifestations du 1er mai en Turquie, elle est accusée d’avoir participé à la vente de billets pour un concert, d’avoir assisté à la diffusion d’un film sur une opposante au gouvernement turc et d’avoir pris part à un pique-nique collectif. Des faits que la jeune franco-turque, jugée là-bas exclusivement en tant que turque, ne pensait pas répréhensibles. Et selon l’avocat de Sevil, ces activités ne tombent pas sous le coup de la loi, étant même du "ressort d’activités entièrement légales et démocratiques".
Des soutiens de toutes parts
Dans un pays où la censure est encore présente, cette situation n’étonne pas, contrairement à la France où plusieurs voix se sont soulevées pour réclamer la libération de l’étudiante. A commencer par la famille et l’entourage de Sevil, même si ceux-ci ne souhaitent pas politiser l’affaire. Bernard Perrut, député de la 9e circonscription du Rhône, ainsi que Vincent Meyer, ex candidat PS/EELV aux législatives, ont apporté leur soutien à la jeune Sevil et sa famille, de même que Bernard Fialaire, maire de Belleville. Jean-Luc Mayaud, président de l’Université Lyon 2, a par ailleurs appelé à la libération de Sevil à travers un communiqué. Danièle Lebail, conseillère régionale, a également adressé un courrier à Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes, lui demandant d'intervenir pour la libération immédiate de la jeune Sevil.
Simon Alves