L’idée de départ n’était pas de reconstruire un four simplement pour faire du pain mais plutôt de rassembler des non-initiés, venus d’univers très différents, autour des anciens pour leur permettre de transmettre les techniques ancestrales de construction du monde rural aux générations d’aujourd’hui.
Ann Matagrin explique le déroulé de ce chantier : "Treize après-midis de chantier ont été réalisés par une vingtaine de participants, dont Micha, un jeune Ukrainien réfugié âgé de 15 ans dont je me suis occupée.
Il est venu deux journées sur le chantier, sans que nous puissions communiquer, ni en français, ni en anglais, mais il a tenu à participer : il semblait heureux d’apprendre une technique de construction traditionnelle de nos campagnes d’antan, peut-être en pensant pouvoir l’utiliser un jour à la reconstruction de son pays. Je suis particulièrement fière de cette belle rencontre humaine, comme de toutes les autres qui ont suivi".
La création de la voute du four, supervisée par l’association Maisons paysannes du Rhône qui intervenait en qualité d’expert et garante des techniques utilisées, a même été inscrite dans la programmation des géo-évènements du Géoparc Beaujolais les 27 et 29 mai derniers.
Certains participants étaient venus de loin, étant propriétaires d’un four à pain et souhaitant apprendre comment restaurer leur propre four.
Une fin de chantier prévue en 2024
L’objectif de ce chantier participatif est de transmettre au plus grand nombre de personnes possible des techniques simples, accessibles à tous.
Quatre femmes ont pris part au chantier et chacun a pu se rendre compte qu’on peut apprendre à restaurer une construction du passé plutôt que, par ignorance, décider de débarrasser de vieilles pierres à la décharge.
Ann Matagrin explique la finalité du chantier :"La transmission est pour moi un devoir de mémoire que j’essaie de remplir chaque jour. L’objectif du groupe est de terminer la construction et l’aménagement des abords du four au printemps 2024 et d’organiser une première grande fête du pain à l’été 2024, ou chacun pourra venir faire cuire un pain, une pizza, un poulet ou des patates et le partager dans un beau moment de convivialité beaujolaise qui, j’espère, donnera envie à tous de transmettre ces rencontres aux jeunes générations".