À la barre du tribunal correctionnel vendredi 19 mai, cet homme âgé de 51 ans ne s’est pas reconnu dans le rapport d’une expertise psychiatrique décrivant ses troubles de la personnalité de type paranoïaque qui avaient altéré, sans l’abolir, son discernement lors d’une dispute avec sa mère au cours de laquelle il lui avait asséné une gifle suffisamment violente pour avoir valu à celle-ci une interruption totale de travail (ITT) de trois jours.
Il avait trouvé refuge chez elle après que sa femme lui ait imposé une séparation pour le même motif. Dans sa plainte déposée le 22 novembre dernier, la vieille dame avait demandé que son fils accepte de se soigner pour ses troubles psychologiques et surtout qu’il quitte son domicile. Suite à l’interdiction de paraître au domicile de sa mère qui lui avait été imposée dans le cadre d’un contrôle judiciaire, il était alors revenu vivre chez son épouse, qui lui a donné quatre enfants au gré d’une vie de couple qui aura duré une vingtaine d’années.
Le prévenu conteste le chef de prévention et les conclusions de l’expertise psychiatrique
Cité à comparaître pour des violences commises sur un ascendant, le prévenu a minimisé son geste dans une argumentation confuse et filandreuse. "On se dispute fréquemment et on dépasse les bornes lorsqu’on se chamaille. Je n’ai jamais voulu volontairement la mettre en danger mais elle a été choquée par la tournure des événements".
Il a à la fois contesté la qualification des faits et les conclusions de l’expertise psychiatrique pratiquée pendant sa garde à vue : "À mon humble avis, ces conclusions ne sont pas pertinentes. Je n’étais pas en possession de mes lunettes et j’avais du mal à discerner les traits de ce médecin qui utilisait un langage médical auquel je suis totalement étranger". Sollicité par le président du tribunal au sujet de l’obligation de soins qui pèse sur lui dans le cadre de son contrôle judiciaire, le prévenu a justifié son interruption par les difficultés d’organisation des rendez-vous et la suspension du RSA qu’il percevait jusque-là.
"Cela veut-il dire que je ne peux plus aller chez ma maman ?"
Le tribunal a prononcé une condamnation de quatre mois d’emprisonnement avec sursis probatoire d’une durée de dix-huit mois, assortie d’une obligation de soins et d’une interdiction de paraître au domicile de sa mère, avec exécution provisoire. L’intéressé n’en a pas cru ses oreilles : "Cela veut-il dire que je ne peux plus aller chez ma maman ?". Réponse du président : "Oui, pendant toute la durée du sursis !".