Au moment de nommer la nouvelle salle de réunion située dans l'antenne du Département à Villefranche, plusieurs noms avaient été évoqués : salle Fleurie, salle Morgon, salle Saint-Exupéry… C'est finalement celui de Tom Morel, officier et résistant français mort au combat à 28 ans, qui a été retenu.
"Il fallait un nom qui honore quelqu'un en particulier, a expliqué le président du Département Christophe Guilloteau. J'ai souhaité personnellement cet hommage qui représente tout la grandeur de la France". Le 3 février, en marge du conseil départemental délocalisé justement dans cette salle, la pièce - qui contient une exposition sur la vie du résistant, vouée en suite à être itinérante – a été inaugurée en présence de nombreux officiels.
Élus mais aussi militaires étaient rassemblés dans l'entrée de l'antenne du Département. Le petit fils de Théodose Morel, Yvan Morel, avait fait le déplacement pour l'occasion.
"Mon grand-père n'est pas un exemple inatteignable"
Au rang des discours, le président du conseil départemental a ouvert le bal, rappelant que tout comme Tom Morel, il avait lui aussi étudié à Mongré "mais pas dans les mêmes conditions". Les murs de l'établissement portent d'ailleurs la trace du passage du résistant, puisqu'il les avait tagué ! Le jeune Théodose était un élève vif d'esprit… lorsque la matière ou le professeur l'intéressait. "son carnet de note montre qu'on peut être un élève moyen et quelqu'un d'exceptionnel", a malicieusement souligné Christophe Guilloteau.
Une inauguration "officielle" de la salle est prévue en présence de la nouvelle préfète du Rhône, Fabienne Buccio. Le maire de Villefranche Thomas Ravier a salué cette initiative du Département sur son territoire. "La Ville a la volonté de renforcer le lien entre ses citoyens et l'armée", a appuyé l'édile, citant notamment le jumelage de Villefranche avec la base du Mont Verdun.

Située à quelques pas dufutur parc et de la place Simone Veil de l'écoquartier et du passage Yvonne Margerit, figure oubliée de la Résistance, la salle Tom Morel est bien entourée, son nom prenant tout son sens. Après Thomas Ravier, le sous-préfet Jean-Jacques Boyer s'est lui aussi exprimé, saluant "le valeureux officier de l'armée française et grand résistant" qui donne son nom à la pièce.
De son côté, le colonel Yvan Morel s'est dit "très ému de partager cette histoire de France et familiale" avec l'assemblée et les futurs visiteurs caladois. Bien qu'il n'ait pas connu son grand-père de son vivant, les rescapés du plateau des Glières et sa famille lui ont largement transmis son histoire.
À l'heure où il ne reste qu'un seul résistant du plateau en vie, ce type d'initiatives prend pleinement son sens pour préserver leur mémoire. "C'est très important et il faut des rencontres, des visites, pour vraiment sentir cette Histoire et la partager. Mon grand-père n'est pas un exemple inatteignable ; c'était un homme de foi, de famille. Il avait en lui une tension qui l'a rendu à l'écoute des Hommes et de son pays".