Ouvert depuis le 13 juillet, le parc Simone-Veil et son hectare de verdure offre un nouveau lieu de villégiature aux Caladois depuis un peu plus d'un mois. Sa fréquentation a cependant posé quelques soucis aux résidents de proximité, notamment aux occupants de la résidence Monique Andréa (Opac du Rhône) réservée aux seniors et aux personnes handicapées.
Ces derniers se plaignent des allées et venues d’engins motorisés aussi bien en journée qu’en soirée, même tard dans la nuit, également des incivilités de très jeunes gens vis à vis des personnes âgées et vulnérables qui circulent dans les espaces dédiés à la promenade (agressions verbales, intimidations…).
Catherine, une habitante, témoigne : "Des gamins de 12-13-14 ans traînent en bandes la journée et le soir, nous bousculent avec leurs trottinettes… J’ai été agressée plusieurs fois. Mon fils a été obligé d’intervenir et de les prévenir que s’ils touchaient aux grand-mères, il ne les laisserait pas faire sans rien dire". Une pétition a été faite par les résidents de l'immeuble pour demander que cet espace soit clôturé et sécurisé : le local a vélos, non protégé, a été également forcé et les vélos volés.
Selon les habitants, des dégradations importantes ont été constatées dans les immeubles de l’Opac et de la Maison du Rhône, des voitures fracturées… Toujours selon leurs dires, des verbalisations ont été faites vis à vis des contrevenants et depuis, "la situation s’est un peu apaisée".
Au commissariat de Villefranche, on confirme que s'il n'y a pas d'enquête judiciaire autour de faits advenus dans le parc, "on sent une certaine tension" autour de ce dernier mais aussi et surtout dans ses alentours, au niveau des commerces et du CGR notamment avec des dégradations et des voitures cassées, dont les auteurs avaient pu être identifiés.
De son côté, l'Opac du Rhône confirme que quelques locataires ont fait remonter des actes d’incivilité sur l’espace public ainsi que des nuisances sonores depuis l'ouverture du parc. Si le bailleur comprend la gêne occasionnée, "ces actes ne relèvent pas directement de sa compétence de gestionnaire".
Concernant les dégradations qui auraient été commises dans les parties communes et les éventuels vols de vélos "de premières analyses pour s’assurer du bon fonctionnement des différents équipements de contrôle d’accès ont été effectuées. Des analyses complémentaires sont en cours". Quant à la porte d'accès de la résidence, "le dispositif de contrôle d’accès au niveau de la porte principale de la résidence est pleinement opérationnel", et il n'est donc pas possible d'entrer sans badge dans le bâtiment et le local vélo.
102 patrouilles de la police municipale en un mois
"Dès l'ouverture du parc, on m'a parlé de ces nuisances, j'ai notamment échangé sur le sujet avec les habitants de la résidence et les commerçants, indique le maire Thomas Ravier. Cela fait un peu plus d'un an que c'est une zone de chantier : un vaste espace comme celui-là, situé dans un angle un peu mort, est malheureusement propice à ce genre de difficultés, ce qui ne les excuse pas".
La Ville surveille activement le lieu depuis sont ouverture : entre le 17 juillet et le 17 août, la police municipale y a effectué 102 patrouilles, échangeant avec les riverains et rappelant aux usagers la réglementation du parc. Quatre interventions ont également eu lieu suite à des réquisitions pour des perturbateurs, avec une interpellation pour une infraction à la législation des stupéfiants.
Dix-neuf contrôles d'individus présents dans le parc ont aussi été réalisés, ainsi que 26 verbalisations pour stationnements gênants et sur emplacements réservés aux PMR dans l'espace piétonnier alentour. Cette présence physique est couplée à la présence de quatorze caméras fixes et deux dômes à 360 ° dans la Zac Monplaisir qui outre leur côté dissuasif, permettent d'envoyer les patrouilles aux moments clés.
"Des remontées que j'ai de la police municipale, la situation s'est fortement améliorée depuis une quinzaine de jours grâce à tout cela, mais c'est un travail de longue haleine qui va se poursuivre", ajoute l'édile caladois. Fin septembre, une réunion réunissant les différents acteurs concernés par le parc – habitants, bailleur, commerçants, police municipale et nationale – serait organisée pour tirer un bilan "avec plus de recul" depuis l'ouverture du parc.
Avec Isabelle MARTIN-SIBILLE