L’homme âgé de trente ans qui a comparu devant le tribunal correctionnel caladois mardi 7 mars a tenté de se présenter sous les traits d’une personne victime de sa gentillesse .
"On m'a pris par les sentiments"
Mais les faits qui étaient reprochés à l’audience avaient tous été commis, quatre jours auparavant, en état de récidive : remise de colis à un détenu, violences, rébellion et outrage à personne dépositaire de l’autorité publique. "J’ai accepté parce qu’on m’a pris par les sentiments".
Repéré par les caméras de surveillance de l’établissement pénitentiaire, il avait tenté de fuir à l’arrivée d’un fourgon de police. Après un demi-tour dans un chemin sans issue, il avait percuté le policier et dans le pugilat qui avait fait suite, ses coups de coude avaient occasionné une entorse du coude droit (21 jours d’ITT).
Dans sa présentation de la version des faits, le prévenu n’a pas été avare de détails : "C’est lui qui m’a sauté dessus et je suis tombé au sol. Il m’a ceinturé et j’ai essayé de me dégager en jouant des coudes. Je ne l’ai pas insulté non plus".
"Ils se sont trompés sur mon casier judiciaire"
Après avoir égrené les onze mentions du casier judiciaire du prévenu, le président lui a rappelé sa récente condamnation du 22 octobre 2022 pour la tentative de remise, au parloir, d’un objet à un détenu. "Ils se sont trompés sur mon casier judiciaire. Ce n’était pas à l’intérieur mais à l’extérieur de la prison. De toute manière, à chaque fois que je suis entré dans ce tribunal, on ne m‘a jamais donné une deuxième chance".
L’avocat du policier a surtout insisté sur les conséquences des blessures pour son client : "Il est droitier. Ce n’est pas anodin pour un policier qui doit être en mesure d’utiliser son arme. Je demande l’indemnisation de l’ensemble de son préjudice à hauteur de 4 000 €".
Le tribunal n’a pas suivi la plaidoirie de l’avocate de la défense qui militait en faveur d’un aménagement de peine sous bracelet électronique. Le prévenu a été condamné à six mois ferme d’emprisonnement, avec maintien en détention. La partie civile a été indemnisée à hauteur de 1 000 €.