Un Guinéen, détenu à la maison d’arrêt de Villefranche depuis le 2 août 2022, a comparu mardi 4 avril devant le tribunal correctionnel caladois pour avoir, le 23 mars dernier, exercé des violences et un outrage sur un surveillant pénitentiaire.
La procédure établie par les enquêteurs n’avait, semble-t-il, pas fait mention d’une quelconque difficulté de compréhension, tant pour l’intéressé que pour ses interlocuteurs. Lorsque ce prévenu a fait son entrée, sourire aux lèvres, dans le box des prévenus, personne n’imaginait que l’impasse linguistique serait totale.
Ses premières paroles, parfaitement incompréhensibles, ont en effet frappé de stupeur tout autant les magistrats que l’avocat de permanence. Ce dernier a cru comprendre qu’il s’agissait d’un dialecte puisant ses racines dans la langue portugaise et à l’interrogation du président du tribunal, portant sur le point de savoir s’il fallait un interprète, l’avocat a relevé qu’il aurait fallu poser cette question avant le placement en garde à vue de son client.
Le magistrat a cependant tenté de s’assurer de l’existence d’une certaine compétence linguistique chez le prévenu : "Est-ce que vous parlez le portugais ?", lui a-t-il demandé. "Oui", a répondu l’intéressé dans la langue de Molière. Le prévenu sera appelé à comparaître à nouveau le 2 mai, assisté par un interprète. Depuis quel idiome faudra-t-il interpréter ses propos ?