Ce sont des renseignements anonymes qui avaient permis de déclencher une enquête de police qui avait débuté début février 2022 par les écoutes téléphoniques des conversations d'un Caladois susceptible de se livrer à un trafic de stupéfiants, suivies par le placement de son domicile sous surveillance.
Les enquêteurs avaient rapidement observé les allers et venues de personnes n’habitant pas l’immeuble qui avaient pris rendez-vous téléphoniquement avec le suspect. Leur interpellation, à partir du 1er mars avait permis de conclure qu’il s’agissait bien d’usagers de résine et d’herbe de cannabis venus prendre possession de leurs commandes de stupéfiants.
Le trafic reprend dès la sortie de prison du suspect…
Ce manège, mis à l'arrêt avec l’incarcération du trafiquant, repris de plus belle dès sa sortie de détention à la mi-juin. Treize clients, par exemple, avaient eu recours à ses services le mois suivant. Le trafic prendra fin définitivement le 14 mars 2023 avec l’interpellation du suspect. Il comparait, trois jours plus tard, devant le tribunal correctionnel, prévenu sur la période allant du 13 juin 2022 au 14 mars 2023, d’avoir, en état de récidive, acquis, transporté, détenu et cédé des stupéfiants.
À la barre du tribunal, le prévenu a déclaré qu’il était lui-même un consommateur régulier de cannabis et que ce trafic avait pour objet, en partie, de financer sa propre consommation, qu’il a estimée de 5 à 10 grammes par jour les derniers temps. "Sauf en détention, a-t-il précisé, pendant laquelle j’étais soigné pour mon addiction". Avant d’ajouter : "Je suis marié, j’ai quatre enfants à ma charge et je travaille. J’assume et je trouve normal d’être condamné pour ce que j’ai fait".
… et se poursuit, même sous bracelet électronique
La procureure de la République a rappelé l’état de récidive du prévenu poursuivant ses activités illicites alors même qu’il était porteur d’un bracelet électronique avant de requérir une peine d’emprisonnement de trois ans dont six mois avec sursis probatoire et la confiscation des scellés.
L’avocat du prévenu, plaidant en faveur d’un plus long sursis, a été entendu par le tribunal le condamnant à 20 mois d’emprisonnement dont dix mois avec sursis probatoire, assortis des obligations de soins et de travail et de la confiscation des scellés. Un mandat de dépôt a été décerné à son encontre.