Dans la grande salle du restaurant, les tables exposaient soupières, piles d'assiettes, verres dépareillés, cadres, petits bibelots, bocaux, plats, tableaux, cendriers publicitaires, vieux disques ou encore porte-manteau ancien et autres chapeaux, sous le regard amusé du chef dont un portrait photographique veillait dans un coin de la pièce.
Pour l'occasion, c'est un ami surnommé Moulinot qui officiait comme "commissaire-priseur" de cette vente aux enchères dédiée aux objets cultes de l'auberge et de son chef, avec un objet-phare : la poêle de Jean-Jacques Soudeil dans laquelle il aura préparé et fait mijoter, quatre décennies durant, son fameux coq au vin. Ou encore cette boîte de sardines qui lui servait d'emporte-pièce pour façonner ses feuilletés aux escargots, évoque Michèle, son épouse.
Plus de 10 000 coqs cuisinés en une carrière
En forme de clin d’œil, Jérémy Soudeil explique s'être amusé, avec sa famille, à calculer le nombre de coqs au vin concoctés par son père au cours de son activité, soit 10 320 coqs entiers, 20 640 litres de vin pour sa sauce et 123 840 assiettes servies... Une sorte de liste à la Prévert pour ce personnage haut en couleurs disparu en janvier dernier, amis d'artistes, apprécié pour sa personnalité chaleureuse, la qualité de sa cuisine familiale et sa carte des vins du coin.
"Les viticulteurs le lui rendaient bienet venaient en nombre à sa table", souligne un ami. Si l'émotion était palpable, l'ambiance de ce dimanche 21 mai était au partage et au plaisir entre copains, membres de la famille et habitués des lieux, venus trinquer en terrasse et au comptoir de l'auberge du Col du Truges une dernière fois.