Nina (93 ans), sa fille Olena (65 ans) et sa petite-fille Oksana (47 ans) ont quitté Kharkiv après le bombardement de leur immeuble et de leur appartement au début de la guerre. Arrivée à Lyon, la famille est prise en charge par l'association Solidarité Lyon-Ukraine qui leur trouve un hébergement dans l'Ain puis chez Jean-Louis et Hélène Marcel à Villié-Morgon, en avril 2022.
Yurii (62 ans), le compagnon d'Olena, les rejoint peu après. Jean-Louis, retraité et Hélène, infirmière, se sont portés volontaires pour l'accueil de réfugiés ukrainiens dès le mois de février et projettent alors de s'engager pour une durée de six mois, avec l'idée de passer le relais localement ou de trouver une solution de logement.
Organiser la vie en commun
"La cohabitation se passe bien. Nous avons la chance d'accueillir une famille très discrète et indépendante", souligne Jean-Louis. Les deux familles ont mis en place un fonctionnement afin de respecter les habitudes de chacun et de faciliter le quotidien. "Chacun mange de son côté et fait ses propres courses, explique-t-il.
"Nous partageons un repas deux fois par semaine et cuisinons à tour de rôle des plats de nos cultures culinaires". Le couple accompagne les membres de la famille ukrainienne dans ses démarches administratives ou ses rendez-vous médicaux et a mis à disposition un véhicule pour ses déplacements.
La guerre en Ukraine se poursuivant dans la région de Kharkiv, Nina, Olena, Oksana et Yurii n'ont pas encore de possibilité de retour, malgré leurs espoirs.
En quête d'un logement indépendant
Après treize mois d'hébergement, Jean-Louis et Hélène ressentent le besoin de passer le relais et de retrouver une vie de famille "moins chamboulée" et Nina, Olena, Oksana et Yurii, d'avoir un logement indépendant. Depuis plusieurs semaines, Jean-Louis et Hélène ont entamé des démarches de recherche de logements auprès de bailleurs sociaux, de mairies des alentours, d'agences de location ou de particuliers.
Sans succès. Leurs demandes ont été rejetées à plusieurs reprises, malgré leur engagement à se porter garants et les revenus perçus par la famille au titre de l'aide aux réfugiés. Les associations Solidarité Lyon-Ukraine et EFCO à Tarare, mobilisées dans l'accueil et l'accompagnement des réfugiés ukrainiens, ont été alertées pour trouver des solutions.
Une offre locative restreinte
"La recherche d'un appartement indépendant pour loger des réfugiés ukrainiens est en effet peu simple", reconnaît Gilbert Nové, trésorier d'EFCO. En février 2022, la préfecture du Rhône et les bailleurs sociaux ont mis à disposition des réfugiés des logements d'intermédiation locative, désormais saturés.
Pour l'accès des réfugiés ukrainiens au logement social, les délais seront d'un à deux ans, comme pour l'ensemble des dossiers de demande.
"La seule solution est de passer par le parc locatif privé, que ce soit par le biais d'agences ou de particuliers, de faire fonctionner le bouche-à-oreille, avec le soutien des mairies, des centres communaux d'action sociale et du tissu associatif local. Les familles d'accueil et les familles de réfugiés ont établi un lien et souhaitent souvent rester à proximité".
Les réfugiés ukrainiens en Beaujolais
300 familles engagées dans l'aide et l'accompagnement des réfugiés
45 familles d'accueil citoyen
150 réfugiés ukrainiens depuis février 2022, dont une cinquantaine d'enfants