À 19 ans, Paul Dejeux a raflé la médaille d'or de la compétition de sélection régionale des Worldskills 2023, décrochant son ticket pour l'échelon national du concours qui se déroulerra du 14 au 16 septembre à Lyon.
Durant six heures, lui et deux autres concurrents - ils devaient huit mais seul trois d'entre eux se sont présentés à l'épreuve le jour J -devait réaliser un tiroir et une porte, le tout assemblé intégralement à la main.
En amont, le jeune homme originaire de Saint-Didier-sur-Chalaronne s'était entrainé aux côtés du menuisier et ébéniste Benjamin Buisson, qui s'était hissé sur la 3e marche du podium lors de l'édition 2009 de la compétition.
"Son entreprise est très proche de celle où je travaille en Saône-et-Loire : il m'a partagé ses connaissances et donné quelques conseils pour les régionales, explique le jeune ébéniste. C'est toujours lui qui me prépare pour la compétition nationale".
Scolarisé au CFA Compagnons du Tour de France à Lyon et apprenti aux Ateliers Genetier à Lugny-lès-Charolles (71), Paul Dejeux jongle entre sa vie professionnelle et scolaire tout en poursuivant ses entrainements. "Ce n'est pas toujours facile mais j'arrive à trouver le temps : le soir, le midi ou le week-end, je peux y consacrer entre une à trois heures".
"Le but, c'est d'aller au mondial"
Paul Dejeux a découvert l'ébénisterie par hasard, via des vidéos visionnées sur internet. "Je m'y suis ensuite vraiment intéressé au milieu de ma 3e, c'est à ce moment que j'ai découvert les Compagnons et l'institut, au mondial des métiers à Lyon. J'ai alors décidé de me lancer".
Dans ce métier, c'est la création qu'il apprécie le plus, "fabriquer des choses visuelles à partir d'une matière", particulièrement lorsque ces choses sont atypiques.
Pour sa formation chez les Compagnons, il doit chaque année réaliser une maquette : le jeune homme élabore actuellement une console représentant le passage de la lune devant le soleil. "J'y ajoute des incrustations avec d'autre matériaux, par exemple du laiton".
L'apprenti ébéniste connaitra le contenu de son épreuve aux finales nationales la veille de la compétition ; il y affrontera dix autres concurrents venus de toute la France.
Appréciant "l'aventure professionnelle et humaine intéressante" que représente pour lui les Worldskills, il espère aller le plus loin possible et regarde déjà vers 2024 et le plus haut niveau de la compétition. "Le but, c'est d'aller au mondial ensuite", glisse le jeune ébéniste.